Le prix de l’or a augmenté de 30 % depuis le début de l’année. L’un des pays ouest-africains qui peuvent en profiter est le Burkina Faso, où le métal jaune représente 77 % des exportations, 16 % du PIB et 22 % des recettes publiques d’après la Banque mondiale.
Les revenus du canadien Orezone Gold ont augmenté de 23 % en glissement annuel au troisième trimestre 2024, malgré une baisse de la production et des ventes. La compagnie présente à la mine d’or Bomboré au Burkina Faso profite ainsi de la hausse du cours de l’or, puisque le prix moyen réalisé pour ses ventes a atteint 2473 $ l’once contre 1910 $ l’once un an plus tôt.
$ORE.TO $ORZCF announces Q3-2024 gold production of 26,851oz. Read the full release here: https://t.co/m2wf0NHjVb pic.twitter.com/Yke2POgmkO
— Orezone Gold Corporation (@OrezoneC) October 17, 2024
Dans le détail, Orezone a généré un chiffre d’affaires de 68,5 millions $ grâce à la vente de 27 698 onces au troisième trimestre 2024. Sur la période correspondante en 2023, les revenus de la compagnie ont atteint 55,7 millions $, provenant de la vente de 29 167 onces. Alors que la compagnie a enregistré une baisse de 13,5 % en glissement annuel de la production (26 581 onces), l’impact de cette chute a donc été compensé par la hausse du prix de l’or.
Le prix de l’or a en effet augmenté d’environ 30 % depuis le début de l’année, atteignant un pic historique à 2686 $ l’once en septembre. L’australien West African Resources, actif à la mine d’or Sanbrado au Burkina Faso, profite également de cette croissance. A fin septembre 2024, la compagnie a réalisé un prix de vente moyen de 2493 $ l’once, en hausse de 29 % par rapport au troisième trimestre 2023. Les revenus ont en conséquence progressé de 26 % en glissement annuel pour atteindre 123,76 millions $, alors que les volumes vendus sont restés stables.
Production update from our Sanbrado Gold Operations for the September quarter 2024 (Q3).
— West African Resources (@WAFresources) October 7, 2024
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Quelle part pour l’Etat burkinabé ?
Une partie de ces revenus plus conséquents ira directement au gouvernement burkinabé, dans le cadre de la redevance minière. Ouagadougou a mené en 2023 une réforme introduisant une redevance de 7 % lorsque le prix de l’or est supérieur à 2000 dollars l’once contre 6 % pour un prix de l’or compris entre 1500 dollars et 1700 dollars l’once par exemple. Le Burkina Faso pourrait aussi engranger davantage de revenus provenant de sa participation minoritaire dans les mines d’or et des différents impôts et taxes.
C’est dans ce contexte que le président burkinabé Ibrahim Traoré a indiqué que le gouvernement va s’impliquer davantage dans le secteur. L’Etat a racheté cette année les mines d’or Boungou et Wahgnion, exploitées auparavant par Endeavour Mining. La Société de participation minière du Burkina (Sopamib) et l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (Apec) devraient obtenir prochainement le contrôle d’autres mines d’or, permettant au pays de bénéficier davantage des retombées économiques de l’exploitation minière.
Il faut souligner que la hausse des revenus des producteurs d’or, et potentiellement ceux que l’Etat tire de l’exploitation du métal jaune, dépendra en partie de l’évolution de la production d’or. Depuis 2022, la production d’or est en effet en baisse au Burkina Faso, notamment à cause de la menace terroriste. Le pays a produit 57,3 tonnes en 2023, contre 66,8 tonnes en 2021. Selon la Banque mondiale, l’insécurité perturbe l'exploitation industrielle de l'or, qui représente 77 % des exportations, 16 % du PIB et 22 % des recettes publiques au Burkina Faso.
Emiliano Tossou
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