Alors que les analystes ne s’attendent pas à de nouvelles coupes dans les quotas de production des pays de l’Opep+, la banque de Wall Street estime que le changement de la trajectoire des cours de brut reflétera « l'arrivée de plus de pétrole sur le marché ».
Le baril de Brent, qui sert de prix de référence pour une grande partie de la production pétrolière mondiale, pourrait s’effondrer à environ 70 dollars en 2024, en raison notamment d’un excédent attendu de l’offre, a estimé la banque américaine Citigroup, ce lundi 2 octobre.
« Le changement de la trajectoire des cours de brut reflétera l'arrivée de plus de pétrole sur le marché l’année prochaine », ont déclaré les analystes de la banque de Wall Street dans un rapport trimestriel sur les perspectives du marché pétrolier.
« Des prix plus élevés à court terme pourraient entraîner une baisse plus importante des prix l'année prochaine », ont-ils ajouté.
Les prévisions de Citigroup sont semblables à celles du négociant en énergie Gunvor qui avait estimé en septembre dernier que les prix du pétrole pourraient effacer leurs gains réalisés depuis fin juin dernier, durant les six prochains mois, en raison de l'affaiblissement de la demande qui prendrait le pas sur les réductions volontaires de production des pays exportateurs de l'Opep+.
« Il existe un risque de correction significative au cours du quatrième trimestre 2023 ou des trois premiers mois de l'année prochaine, et le baril de Brent pourrait chuter à 71 ou 72 dollars au cours des six prochains mois. C'est tout à fait possible, même si les fondamentaux et les équilibres ne changeront pas beaucoup », avait souligné le groupe de négoce pétrolier.
Les prix du brut ont enregistré une remontée spectaculaire depuis les creux du printemps, avec une hausse cumulée de plus de 30% sur les trois derniers mois.
Ce gain est essentiellement lié aux anticipations de déficit de l'offre, l’Arabie saoudite et la Russie (les deux leaders de l’Opep+) ayant réduit leur production pour soutenir les cours du baril.
Durant la semaine écoulée, les cours du brut ont cependant chuté de plus de 3,5 %, sous l’effet combiné des déclarations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) relatives à une « fin imminente du pic de la demande mondiale » de pétrole et de la hausse du dollar américain.
Les cours ont, cependant, amorcé une nouvelle hausse au début des échanges matinaux de ce lundi 2 octobre, avec les prévisions du marché faisant état d'une hausse de la demande de brut, liée à l’arrivée précoce de la saison hivernale dans certains pays.
À 06 h 33 GMT, les cours des contrats à terme sur le brut de référence mondiale Brent, pour livraisons en décembre, ont augmenté de 0,5 %, soit 46 cents, à 92,69 dollars le baril.
Les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, ont aussi progressé de 0,6 %, soit 55 cents, à 91,33 dollars le baril.
Le PDG du géant pétrolier italien Eni, Claudio Descalzi, a déclaré, dans un entretien accordé ce lundi à Bloomberg TV, qu’il est « peu probable que les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés renforcent leurs réductions de production » lors de leur prochaine réunion prévue le 4 octobre.
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