A Bruxelles, la RDC invite les investisseurs à saisir l’opportunité congolaise

Publié le 18/10/2024

A Bruxelles, la délégation congolaise conduite par Judith Suminwa Tuluka a lancé un appel fort aux investisseurs, les appelant à ne pas rater les opportunités d’investissement en RDC. 

« Je vous invite tous à explorer notre pays, la République démocratique du Congo. Le pays est sur le point de devenir un pilier de croissance économique en Afrique. Il est essentiel d'y croire, car sans cette croyance, vous risquez de manquer une opportunité unique. Vous pourriez vous rendre compte, trop tard, que vous avez laissé passer cette chance d'investir en RDC. Il est important d'en être conscient », a déclaré Judith Suminwa Tuluka (photo, au centre), Première ministre de la RDC, le jeudi 17 octobre 2024, lors du Cocktail Business « Investir en RDC » organisé en marge de la dixième édition du Rebranding Africa Forum à Bruxelles.

Cet événement, qui a mis la République démocratique du Congo (RDC) sous les feux des projecteurs, vise à convaincre les investisseurs internationaux des atouts de ce pays vaste et riche en ressources naturelles. Alors que la RDC aspire à devenir une plateforme incontournable de la croissance africaine, le message du gouvernement est clair : les opportunités y sont nombreuses, tant dans les secteurs des minerais stratégiques que dans ceux de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures.

Croissance soutenue et potentiel minier

La RDC présente des indicateurs économiques qui, malgré les défis structurels, traduisent un fort potentiel de croissance. Selon Albert Zeufack, ancien économiste en chef de la Banque mondiale et désormais représentant pays, elle a enregistré un taux de croissance de 8,9 % en 2022, l'un des plus élevés en Afrique subsaharienne. Cette dynamique s’est maintenue en 2023 avec une estimation de 8,4 %, malgré un léger ralentissement prévu en 2024 (5 %). Ces chiffres sont soutenus par une bonne maîtrise de la dette publique qui s’établit à moins de 25% du PIB, une rareté en Afrique, où de nombreux pays connaissent des niveaux d’endettement élevés.

Ce rebond économique repose en grande partie sur l’exploitation de minerais stratégiques tels que le cuivre et le cobalt, deux ressources clés dans la transition énergétique mondiale, a indiqué l’économiste camerounais. Cependant, comme le rappelle M. Zeufack, le secteur agricole – malgré des millions d’hectares de terres fertiles – reste sous-exploité et n’a pas encore contribué à diversifier suffisamment l’économie congolaise. « La part du secteur agricole dans la croissance du PIB est restée stable depuis 2010, malgré un immense potentiel », souligne-t-il.

Des réformes pour sécuriser les investisseurs

Lors du Cocktail Business, les autorités de la RDC ont insisté sur les efforts déployés pour attirer et protéger les investissements étrangers. Selon elles, des réformes structurelles ont été engagées pour simplifier les procédures administratives, renforcer l’état de droit et assurer un climat des affaires plus stable. « Nous avons mis en place des garanties pour protéger les investisseurs. Désormais, tout est réuni pour assurer un climat des affaires propice et sécurisé », explique un officiel congolais.

Le gouvernement mise également sur le développement des infrastructures, avec des projets d’envergure comme le barrage d’Inga, qui ambitionne de devenir l'une des plus grandes installations hydroélectriques au monde. Ce projet phare devrait contribuer à résoudre la crise énergétique qui freine encore le développement industriel d’un pays où il faudra encore ajouter 2000 MW à la capacité installée pour combler le déficit.

Une position géographique stratégique

Thierry Hott, président du « Rebranding Africa Forum », a mis en avant la position géographique centrale de la RDC, qui en fait un carrefour logistique entre l’Afrique centrale (CEMAC), l’Afrique australe (SADC) et l’Afrique de l’Est (COMESA). « Investir en RDC, c’est accéder à l’un des plus grands marchés internes d’Afrique et bénéficier d'une connexion directe à trois grandes zones économiques du continent », a-t-il précisé.

Le secteur privé est fortement encouragé à s’engager dans cette transformation, avec des projets soutenus par la Banque mondiale dans les domaines de l’énergie, de l’éducation et des infrastructures. « Si vous êtes du secteur privé et que vous souhaitez investir en RDC, vous trouverez des projets gouvernementaux soutenus par la Banque mondiale qui vous permettront de collaborer efficacement avec le gouvernement dans un environnement stable et durable. C'est exactement ce dont nous avons besoin », a insisté M. Zeufack.

Fiacre E. Kakpo, depuis Bruxelles