Le Tchad fait face à d’importantes pressions inflationnistes dans un contexte où la production pétrolière rencontre des défis. Le taux d’inflation est passé de 8,3% à fin 2022 à 4,2% en 2023, selon le FMI qui s’attend à une nouvelle hausse cette année.
En 2024, le taux d’inflation annuel du Tchad devrait s'établir à 8,8%, selon le Fonds monétaire international (FMI). Comme l’indique le communiqué de l’institution publié le mardi 15 octobre 2024, cette hausse est principalement attribuée au rééquilibrage des prix des carburants et des produits alimentaires.
« Compte tenu des hausses substantielles des prix des produits alimentaires et des carburants, l’inflation augmenterait jusqu’à 8,8 pour cent en glissement annuel à la fin de 2024 avant de diminuer progressivement à moyen terme », souligne le FMI. Et d’ajouter : « les risques incluent une possible intensification des conflits régionaux, de fortes fluctuations des cours du pétrole et une multiplication des événements liés au changement climatique, tels que les récentes inondations ».
Il faut rappeler qu’en 2023, l’inflation au Tchad avait baissé à 4,2% avant de remonter à 8,7% à fin août 2024. Ce taux est près de trois fois supérieur à la norme fixée par la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) qui est de 3%.
La prévision du FMI intervient dans un contexte où la BEAC adopte depuis plusieurs mois une politique monétaire prudente face aux pressions inflationnistes. En septembre, son comité de politique monétaire a décidé de maintenir ses principaux taux directeurs inchangés pour la sixième fois d'affilée. Selon les projections de l’institution, l’inflation devrait baisser à 4,2% au sein de la CEMAC cette année, puis revenir à la limite de 3% en 2025 avec plus ou moins de disparités d’un pays à l’autre.
Notons que d’après le FMI, l’économie tchadienne « devrait ralentir cette année en raison d'une légère baisse de la production pétrolière et de l'impact des inondations » qui affecteront également les cultures.