Fruit d’une série de voyages et de reportages organisés en 2023, À la découverte de la République du Congo au fil de l’eau propose une immersion unique dans les forêts et réserves naturelles de la République du Congo.
Deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie, la forêt du Bassin du Congo, qui s’étend sur plus de deux millions de kilomètres carrés, reste encore à bien des égards un sanctuaire. C’est aussi un trésor méconnu, riche d’une exceptionnelle biodiversité recelant 10% des espèces vivantes recensées sur Terre, qui n’avait jamais fait l’objet d’un livre de photographies qui lui soit entièrement dédié. Cet oubli est désormais réparé avec l’ouvrage paru le 17 octobre aux éditions Marque-pages, à Paris.
Le photographe Thierry Foulon a posé son regard sur des sites remarquables, telle que la réserve de d’Odzala Kokoua, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Le voyage auquel il invite le lecteur est un privilège. Ces espaces de terre et d’eau, irrigués par le puissant fleuve Congo et ses nombreux affluents - la Sangha, l’Oubangui, la Likouala ou l’Alima, pour ne citer que les plus évocateurs -, sont pour la plupart inaccessibles par la route. Soustraits à la pression humaine, la forêt s’y déploie en majesté. Sous l’épaisse canopée, la vie respire. Au hasard des 242 pages de cet album, on découvrira les riches populations de gorilles des plaines, les troupeaux de grands éléphants, les buffles d’eau, l’antilope bongo ou le léopard.
La République du Congo est encore largement épargnée par la déforestation. 13% de son territoire est classé en aires protégées. Son président, Denis Sassou N’Guesso, engagé de longue date pour la défense de l’environnement, s’est imposé comme un leader de la diplomatie verte mondiale. De concert avec son homologue brésilien Luis Ignacio Lula Da Silva, il plaide sans relâche pour une juste reconnaissance du rôle des pays forestiers du Sud global dans l’équilibre du climat. Il a tenu à préfacer cet ouvrage.
Au-delà du voyage qu’il propose, ce livre a pour ambition de toucher ses lecteurs, d’éveiller leur conscience, et de servir de source d’inspiration à ceux qui cherchent à comprendre et protéger la nature, en conciliant respect du vivant et défis du développement. La forêt du Bassin du fleuve Congo est devenue aujourd’hui le premier puits de carbone de la Planète, séquestrant annuellement six fois plus de CO2 que l’Amazonie, dégradée par une activité humaine non maîtrisée. Elle abrite aussi un écosystème unique et fragile de tourbières, semblables à des marécages, sanctuaire tissé de mousse et de silence, où les eaux stagnantes se mélangent de boues vertes et noires.
Le rôle crucial des 165 000 km2 de tourbières du bassin central du Congo n’a été découvert que tardivement. Elles pourraient stocker jusqu’à 30 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. Le changement climatique est pour elles la principale menace. Qu’elles s’assèchent, et c’est l’équivalent de six fois les émissions annuelles des États-Unis qui pourraient être brutalement rejetées dans l’atmosphère. C’est un enjeu qui doit tous nous concerner.
Cet ouvrage est à la fois un temps suspendu, une réflexion et surtout un très beau voyage qui emmène à la découverte d’un pays fascinant de six millions d’âmes, grand comme l’Allemagne, la République du Congo, appelée autrefois Congo-Brazzaville, en hommage à l’explorateur-aventurier Pierre Savorgnan de Brazza, qui, le premier, tenta de le cartographier…
À LA DÉCOUVERTE DE LA RÉPUBLIQUE DU CONGO AU FIL DE L’EAU, 242 p., éditions Marque-pages (Paris), 39,90€.