Récemment, l’Agence nigériane de l’orientation nationale a lancé une campagne de promotion des valeurs nationales. Dans ce cadre, les autorités locales ont exposé leur inquiétude concernant la capacité des dessins animés étrangers à affecter « les valeurs nigérianes » chez les enfants.
Au Nigeria, les autorités pensent à interdire les dessins animés occidentaux et à les remplacer sur les chaînes de télévision locales par du contenu créé localement. L’information a été rendue publique par Nura Yusuf Kobi, qui représentait le directeur général de l'Agence Nationale d'Orientation (NOA) lors du lancement d'une campagne de promotion de l'hymne national et de la charte des valeurs nigérianes, le vendredi 11 octobre.
Il a informé que les autorités locales sont inquiètes de l’impact des dessins animés étrangers sur les comportements des plus jeunes. D’après Nura Yusuf Kobi, le président de la République Bola Tinubu a donné son feu vert pour remplacer les dessins animés étrangers par des contenus nigérians. « Nous sommes préoccupés par le fait que le Nigeria donne naissance à des enfants aux comportements étrangers. Nous avons remarqué que nos enfants apprennent de nombreuses attitudes étrangères par le biais de dessins animés provenant d'autres pays. Nous les remplacerons par des dessins animés locaux promouvant notre caractère et notre culture », a déclaré le représentant de la NOA.
Cette déclaration pourrait relancer un débat récurrent au Nigeria sur le contenu audiovisuel faisant la promotion de l’homosexualité. Depuis plusieurs années, notamment après l’adoption de la loi interdisant l’homosexualité en 2014, le contenu audiovisuel fait l’objet d’une surveillance très stricte. Les autorités veulent notamment empêcher les films de « corrompre la morale ». Cette tendance touche également les films d’animation. En 2022, par exemple, le film « Buzz l’éclair » a été interdit dans les cinémas nigérians pour un baiser entre deux femmes.
Pour le moment, les autorités nigérianes préfèrent justifier l’envie de remplacer les dessins animés étrangers par un besoin de promouvoir une autre image du Nigeria à travers le contenu créé par les locaux. « L'image du Nigeria a été mal dépeinte à l'étranger comme un pays de kidnappeurs, de bandits, de terroristes, de fraudeurs ... Nous voulons redéfinir notre identité, car pour l'instant personne ne peut définir clairement l'identité du Nigeria », a déclaré Nura Yusuf Kobi.
Servan Ahougnon