Après avoir lancé en août une plateforme en ligne pour que les médias s’y déclarent, les autorités sénégalaises ont créé le 2 octobre une Commission pour valider les dossiers. Une association de professionnels de la presse s’oppose déjà à cette Commission.
Au Sénégal, la Commission créée par le ministère de la Communication pour valider les dossiers de déclaration des médias est déjà contestée. L’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (APPEL) a demandé dans un communiqué l’abrogation de l’arrêté ministériel portant création de cette Commission.
Selon elle, ni le code de la presse, ni aucun texte du secteur régulant les médias ne mentionne un tel organe. « Cet arrêté du ministre est une sorte d’Ovni dans l’ordonnancement juridique et institutionnel du secteur des médias » lit-on dans le communiqué de l’APPEL, pour qui l’absence de consultation ou de concertation avec la presse privée dans la création de la Commission en fait un organe imposé qui « s’arroge le droit de vie et de mort sur les entreprises de presse ».
L’APPEL a également remis en cause le besoin d’enregistrer les médias locaux. Selon elle, le 15 décembre 2022, une campagne d’enregistrement de 40 jours avait déjà été lancée par le précédent ministre de la Communication.
Pour rappel, le nouveau gouvernement sénégalais a mis en place en août une plateforme en ligne en vue d’enregistrer les médias locaux. La Commission de validation dont la légitimité est critiquée a été créée la première semaine d’octobre par un arrêté du ministère de la Communication. Elle peut devenir un nouveau point de discorde entre les autorités et la presse privée, même s’il n’y a pas encore de tollé général.
Il y a quelques semaines, les 2 parties étaient opposées sur la question de la dette fiscale des médias.
Servan Ahougnon