Le prix de l’or a atteint en septembre un pic historique à 2686 dollars l’once. Pour les pays producteurs, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest où les revenus aurifères sont essentiels pour l’État, cette hausse relativement durable des prix représente une opportunité.

Le prix de l’or pourrait atteindre 3000 dollars l’once en 2025, sur fond d’incertitudes géopolitiques et de baisses de taux d’intérêt. C’est ce qu’a déclaré le cabinet de conseil en métaux précieux Metals Focus dans un nouveau rapport relayé par Mining Weekly.

En moyenne sur l’année prochaine, le métal jaune devrait se négocier à 2800 dollars l’once au premier trimestre, avant de reculer à 2?400 dollars l’once vers la fin de l’année. Parmi les facteurs favorables à l’or, on peut mentionner la baisse des taux d’intérêt qui améliore l’attractivité du métal jaune par rapport aux obligations du Trésor américain, ce qui augmente la demande. Cette demande en or sera aussi soutenue par les achats d’or des banques centrales, ainsi que les différents conflits en cours à travers le monde qui font de l’or un actif refuge.

Il faut souligner que Metals Focus n’est pas le seul à se montrer optimiste pour l’or, dont le prix a progressé d’environ 30 % depuis le début de l’année. Alors que le métal jaune a atteint un pic historique à 2686 dollars l’once en septembre, HSBC a estimé début octobre que le prix de l’or devrait atteindre 2625 dollars l’once en moyenne en 2026. La banque britannique cite les mêmes raisons évoquées plus haut pour justifier ces prévisions, tout comme la banque américaine Goldman Sachs, qui voit le métal jaune se négocier à 2700 dollars d’ici début 2025.

Impacts variés pour les producteurs ouest-africains

Pour les producteurs d’or, la persistance des prix élevés pour l’or est une perspective intéressante, car elle peut signifier une augmentation des revenus, à production constante. En Afrique de l’Ouest par exemple, le Ghana et la Côte d’Ivoire feront partie des principaux bénéficiaires de la hausse, car leur production d’or est dernièrement sur une pente ascendante.

Le Ghana prévoit ainsi 4,3 à 4,5 millions d’onces d’or en 2024, contre 4 millions d’onces l’année dernière. La production ivoirienne d’or continuera de progresser en 2024 (55 tonnes prévues contre 51 tonnes en 2023) et en 2025, soutenue notamment par la mise en service d’une nouvelle mine d’or cette année.

Au Mali et au Burkina Faso, la situation est plus nuancée. Le Mali prévoit une production industrielle d’or de 57,3 tonnes en 2024, soit une baisse de 14 % en glissement annuel. Cependant, le gouvernement met actuellement en œuvre une réforme du code minier destinée à générer 500 milliards FCFA (832 millions $) de revenus annuels supplémentaires dans le secteur.

Au Burkina Faso, où la menace terroriste continue de peser sur l’exploitation minière, une deuxième année consécutive de baisse de la production d’or a été enregistrée en 2023. Le pays des Hommes intègres a annoncé une production de 57,3 tonnes l’année dernière, contre environ 67 tonnes en 2021.

Pour le Mali, le Burkina Faso ou le Ghana, rappelons que l’or est essentiel à l’économie, car constituant le premier produit d’exportation et donc une source importante d’entrée de devises, ainsi qu’une source de revenus pour le gouvernement. En Côte d’Ivoire, le métal jaune est seulement devancé par le cacao, pour lequel le pays est premier producteur mondial.

Emiliano Tossou

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10/06/2024 - Le Ghana veut produire 128 tonnes d’or en 2024 (Chambre des Mines)