Dans le cadre du plan de développement quinquennal qui s’appuie sur l’agenda « Sénégal 2050 », les autorités prévoient une croissance économique moyenne de 6,5% à 7% entre 2025 et 2029 et comptent réduire la dette publique à 70% du PIB.
Au Sénégal, le gouvernement a présenté le lundi 14 octobre, son plan quinquennal de développement économique pour la période 2025-2029, nécessitant un budget d’environ 31 milliards $, dont 62,3% seront mobilisés par l’Etat, soit plus de 19 milliards $.
Cette information a été révélée par Souleymane Diallo (photo), directeur général de la planification et des politiques économiques, dans le cadre de la présentation de la vision « Sénégal 2050 », une stratégie globale pour hisser le pays vers une économie plus résiliente et compétitive. Selon lui, 14,1 % de la somme totale sera apportée par le secteur privé et 23,6 % via des partenariats public-privé (PPP).
Coût de financement du Programme 2025-2029.
— Alioune? (@as_cleverO) October 14, 2024
18 496,83 Milliards.
Il n´y aura pas de groupe consultatif comme faisait Ndaffa pour financer notre économie.
Méthode de financement national et régional, très innovant?#Senegal2050 pic.twitter.com/Iy0vteEsWo
Les sources de financement n’ont pas été définies, cependant M. Diallo a déclaré que « le gouvernement compte sur l’amélioration systématique des recettes fiscales, non pas en augmentant les taux mais en élargissant l’assiette fiscale », tout en rationalisant les dépenses fiscales, en luttant contre la fraude et l’évasion fiscale. Il ajoute qu’en changeant de paradigme, le gouvernement a programmé sa stratégie quinquennale afin qu’elle soit à la hauteur des moyens de l’administration publique.
Le plan de développement est basé sur quatre axes, à savoir : l’économie compétitive, le capital humain et l’équité sociale, l’aménagement et le développement durable, la bonne gouvernance et l’engagement africain.
Pour rappel, en juin 2024, le gouvernement sénégalais a dévoilé le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027, qui sert de référence à l’élaboration de la Loi de finances des années à venir. Les ressources et les charges sur la période 2025 -2027 sont projetées respectivement sont projetées à 18 577 milliards FCFA (30,75 milliards $) et 20 859,5 milliards FCFA (environ 34,5 milliards $). Les recettes internes sont évaluées à 16 878,3 milliards FCFA (environ 27,9 milliards $).
Malgré les pressions inflationnistes, le Sénégal a enregistré, ces dernières années, une croissance soutenue. La tendance devrait se poursuivre, grâce notamment à l’exploitation des hydrocarbures. Pour 2024, le FMI s’attend à une croissance de 7,1%.
Cependant des inquiétudes persistent sur la dette publique qui aurait atteint 83,7% du PIB en 2023, selon un audit récemment mené par le gouvernement. Un chiffre préoccupant comparativement à la prévision initiale de 73,6%. Le déficit budgétaire a également connu une hausse, avec une moyenne de 10,4% du PIB entre 2019 et 2023.
Face à ces défis, le gouvernement sénégalais veut, avec ce plan quinquennal, poser les bases d’un développement économique endogène. Ce modèle tirera parti des spécificités régionales du Sénégal, en mettant l’accent sur la stabilité nationale, l’intégration régionale et l’engagement de la diaspora. Le plan vise également à réduire la dette publique à 70% du PIB.
Rappelons que le Sénégal avait lancé sous l’ancien président Macky Sall, le Plan Sénégal Emergent (PSE). Les nouvelles autorités n’ont pas précisé si leur nouveau programme prendrait en compte ce plan qui visait à transformer le pays en une économie émergente, d'ici 2035.
Lydie Mobio (Stagiaire)
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