Depuis le mois de mars et la suspension de plusieurs médias audiovisuels par le régulateur, les relations entre la presse privée et les autorités sont tendues. De récentes déclarations du patron du régulateur des médias semblent avoir augmenté les tensions.

Au Tchad, l’Association des médias en ligne du Tchad (AMET) a accusé le régulateur d’utiliser des méthodes rétrogrades pour « restreindre les activités des médias en ligne ». L’organisation qui regroupe une trentaine de médias tchadiens accuse la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA) de vouloir museler la presse en ligne à l’approche des élections législatives, provinciales et communales de décembre 2024.

« La HAMA veut tout simplement contrôler la presse », a déclaré Bello Bakary Mana (photo), président de l’AMET, dans des propos relayés par les médias locaux.

Ce commentaire intervient après des déclarations d’Abderamane Barka, le président de la HAMA. Le mercredi 9 octobre, ce dernier a annoncé dans un séminaire public sa volonté d’impulser un « assainissement continu du paysage médiatique tchadien ». « Désormais, tout journal privé, imprimé ou en ligne, qui diffuserait des productions sonores ou audiovisuelles, au lieu de se limiter à ses articles écrits, verra sa parution suspendue », a-t-il précisé.

Après les premières contestations, le président de la HAMA a assumé ses propos et même déclaré « qu’on ne peut obtenir une licence pour un journal écrit et faire de la télévision ». A cela, les médias privés ont rétorqué que la presse publique n’était pas concernée par la mesure.

Servan Ahougnon