L’introduction des OGM dans la culture du coton en Afrique de l’Ouest reste encore limitée malgré le potentiel. Si le Nigéria est le seul pays de la région où la variété est produite, le Burkina Faso pourrait bientôt le rejoindre.
Au Burkina Faso, l’ambition affichée de l’Association interprofessionnelle du coton (AICB) de renouer avec le coton génétiquement modifié est de bon augure pour l’amélioration de la productivité. C’est ce qu’a confié à l’Agence Ecofin, Modeste Aboe, expert de la filière coton-textile à l’UEMOA en marge de la 6ème édition de la Journée mondiale du coton qui s’est tenue au Bénin le 7 octobre dernier.
Si pour expliquer l’abandon de ladite variété en 2016/2017, le principal argument avancé était les fibres plus courtes de moins bonne qualité par rapport au coton conventionnel, le responsable souligne le besoin de dépasser cette expérience pour tirer pleinement parti des perspectives de croissance qu’offre la biotechnologie.
En effet, souligne M. Aboe, la culture du coton OGM pourrait permettre au Burkina Faso et plus largement aux autres pays de la région de combler l’écart au niveau de la productivité comparativement à d’autres fournisseurs.
«?Les producteurs comme la Chine, le Brésil et l’Inde enregistrent déjà des rendements de 2 à 2,5 tonnes à l’hectare. Ils sont dans les OGM et exportent plus de 85 % du coton mondial. Pendant ce temps, en Afrique de l’Ouest, nous sommes à moins d’une tonne à l’hectare. Il y a même des pays qui sont à moins de 700 kg par hectare. On ne peut pas continuer sur cette voie. On peut adhérer au coton OGM et améliorer le rendement et des paramètres technologiques de la fibre comme la longueur, la couleur, la ténacité et la maturité?», explique-t-il.
D’un point de vue qualitatif, l’expert souligne que le coton africain jouit déjà d’une réputation mondiale en raison de sa durabilité.
«?Le coton africain, c’est le coton le plus beau du monde et les filateurs désirent ce coton. C’est une fibre qui est dans les normes, qui respecte l’environnement avec la récolte qui est manuelle. Cela préserve la qualité et la fibre avec des paramètres technologiques intéressantes qui permet aux filateurs de travailler de manière aisée. C’est un coton de très bonne qualité?», ajoute-t-il.
Plus globalement, le plaidoyer de l’expert en faveur du coton OGM tranche avec les avis plus réservés de certains observateurs qui mettent en lumière le fait que les effets positifs de la biotechnologie ne suffisent pas à eux seuls pour faire redécoller une filière.
Le cas du Nigéria est ainsi cité comme un cas d’école avec la production de coton qui reste encore marginale comparativement à ses voisins malgré les promesses de rendement et de reconnaissance de l’industrie cotonnière qui ont émergé avec l’approbation de la culture commerciale du coton Bt en 2018.
Espoir Olodo
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