Dans le sillage de l’envolée du prix de l’or, plusieurs entreprises minières accélèrent leurs efforts pour développer de nouveaux projets. Au Zimbabwe, l’américain Namib Minerals exploite actuellement une petite mine d’or, mais affiche de plus grandes ambitions.
Namib Minerals veut produire 300 000 onces d’or par an à moyen terme au Zimbabwe. Cette ambition de la compagnie minière américaine est soutenue par un plan d’investissement d’au moins 300 millions USD pour la relance de deux mines d’or, dont 200 millions destinés au seul projet Redwing. Ces plans de croissance interviennent alors que le prix de l’or a connu une forte croissance cette année et les analystes prédisent de bonnes perspectives pour les prochains mois.
Un potentiel sous-exploité
Dans une mise à jour publiée fin novembre, Namib Minerals indique que les travaux préparatoires ont commencé à Redwing, avec le drainage des fosses souterraines. L’objectif de la société est d'évaluer les conditions souterraines, de rénover les infrastructures et de préparer une montée en puissance progressive de la production. Exploitée entre 1981 et 2023, la mine a produit environ 650 000 onces d’or, un chiffre largement en-deçà de son potentiel.
Namib précise en effet que la mine héberge des ressources minérales de 2,5 millions d’onces, dont 1,18 million d’onces de ressources mesurées et indiquées, ce qui fait de Redwing le projet le plus riche en or du portefeuille de la compagnie. Elle estime par ailleurs que la mise en œuvre d’un important programme d’exploration peut doubler cette base de ressources à 5 millions d’onces. À titre de comparaison, la seule mine en activité de la compagnie au Zimbabwe, How Mine, devrait livrer 24 000 à 25 000 onces d’or cette année.
Pour concrétiser le potentiel de la mine d’or Redwing, Namib Minerals a indiqué étudier plusieurs options de financement, incluant des partenariats stratégiques et le recours à des emprunts. « La société est actuellement en discussion avec plusieurs apporteurs de capitaux afin d’accompagner ses plans de développement. Le montant estimé des besoins de financement demeure indicatif et dépendra notamment de l’achèvement des études de faisabilité, des résultats finaux de l’ingénierie, des conditions de marché, des coûts des équipements, ainsi que d’autres risques et incertitudes », a déclaré l’entreprise.
Un marché de l’or favorable
Si aucun accord n’a encore été annoncé, la compagnie peut compter sur des conditions favorables aussi bien sur le marché international qu’au Zimbabwe. Le prix de l’or a en effet augmenté de 65 % cette année, se négociant à plus 4000 USD l’once actuellement, porté par la demande de valeurs refuges. « Cette performance a été soutenue par une combinaison de facteurs, notamment une incertitude géopolitique et économique accrue, un dollar américain plus faible et une dynamique positive des prix. Les investisseurs et les banques centrales ont augmenté leurs allocations en or, à la recherche de diversification et de stabilité », explique le World Gold Council.
La Banque mondiale estime que la hausse des prix de l’or devrait se poursuivre en 2026. Des analystes de grandes institutions financières américaines, dont J.P. Morgan et Bank of America, prédisent aussi que le cours du métal jaune pourrait atteindre 5000 dollars l’once l’année prochaine. Ces facteurs stimulent la demande physique de l’or et ouvrent donc des perspectives aux compagnies minières exploitant le métal jaune.
D’un autre côté, les autorités du Zimbabwe s’efforcent de garder un climat des affaires attractif dans le secteur aurifère. Mi-décembre 2025, Harare a ainsi renoncé à mettre en œuvre une réforme fiscale visant à porter le taux de redevance sur l’or à 10 % en 2026, contre 5 % actuellement, après que les compagnies minières ont alerté sur l’impact de la mesure sur la rentabilité des projets aurifères actuels et futurs.
Si les conditions actuelles se prêtent au plan de croissance de Namib Minerals, il faut souligner que la capacité de la compagnie à en tirer profit dépendra en partie du calendrier de mise en œuvre de ce plan et de comment elle surmontera les obstacles connexes. L’enjeu pour l’entreprise sera de faire entrer le projet en production à un moment où les prix de l’or restent solides.
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