L’Afrique a fourni 41 % des importations de coton du Bangladesh en 2024/2025

Publié le 18/12/2025

L’industrie textile bangladeshie est l’une des plus compétitives au monde, bénéficiant d’une main-d’œuvre qualifiée et d’un faible coût du travail. La croissance de ses exportations de vêtements nourrit la demande en coton importé.

En 2024/2025, le Bangladesh a acheté 41 % de son coton depuis l’Afrique, soit environ 3,3 millions de balles. C’est ce que révèle le dernier rapport du Département américain de l’agriculture (USDA) sur le marché mondial de la fibre. Au total, le pays d’Asie du Sud aura importé 8,05 millions de balles (1 balle = 220 kg environ) de coton au terme de ladite campagne (août 2024/juillet 2025), en hausse de 6,2 % d’une année sur l’autre.

Ce stock en fait le premier importateur mondial de la fibre blanche, de justesse devant le Vietnam qui a acheté 100 000 balles de coton de moins, et largement devant la Chine (5,19 millions de balles). Cette croissance des achats vient confirmer la reprise de l’industrie textile après le ralentissement lié à la crise de Covid-19. Le pays qui figure parmi les plus grands exportateurs mondiaux de vêtements dépend à près de 98 % du marché international pour satisfaire ses besoins en coton en raison d’une production locale encore embryonnaire (environ 155 000 balles).

Selon l’USDA, le Bénin, le Cameroun, le Burkina Faso et le Mali ont été les principaux fournisseurs africains de matières premières au Bangladesh, qui s’est aussi approvisionné au Brésil (25 %) et en Inde (15 %). Pour la campagne 2025/2026, l’organisme américain estime que le Vietnam pourrait devenir le premier importateur mondial de coton avec 8,1 millions de balles, contre 8 millions de balles pour le Bangladesh d’ici juillet. 

En attendant l’évolution des prévisions dans les prochains mois, l’USDA estime que le Bangladesh devrait tirer avantage de sa forte dépendance au marché de l’Union européenne (50 % du total des ventes d’’habillement prêt-à-porter) où il bénéficie d’un accès en franchise de droits au moins jusqu’en 2029 à un moment où il doit faire face à des droits de douane imposés par les USA (20 %).

Si un tel contexte pourrait encore stimuler la consommation de coton, la volonté de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest d’accroître la valeur ajoutée sur place avec des investissements dans le textile et la confection pourrait toutefois limiter progressivement les perspectives à l’export pour ces fournisseurs. Au Bénin par exemple, les autorités projettent de transformer la quasi-totalité de la production de fibres de coton d’ici 2032 avec près 28 unités intégrées additionnelles de textile, au niveau de la Zone industrielle de Glo-Djibé (GDIZ) située à une quarantaine de kilomètres de Cotonou. 

Quoiqu’il en soit, les observateurs estiment que l’industrie textile bangladaise restera encore attractive pour l’ensemble des exportateurs mondiaux. D’après l’USDA, le pays qui utilise actuellement 8,5 millions de balles de coton peut en consommer jusqu’à 15 millions de balles avec un réseau d’environ 4500 usines qui emploient près de 4 millions de personnes. Le Bangladesh a exporté pour 39,3 milliards USD de vêtements prêt-à-porter en 2024/2025 dont les pantalons, des T-shirts, des chemises en maille, des pulls, des blouses et des sous-vêtements.

Espoir Olodo

Edité par : Feriol Bewa

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