Fin août 2025, l’australien West African Resources a déclaré avoir reçu du Burkina Faso une proposition pour lui vendre 35 % de parts dans la mine d’or Kiaka. Exploitée depuis fin juin par la compagnie, cette mine est déjà détenue à 15 % par Ouagadougou, qui cherche à accroître ses revenus miniers.
La compagnie minière West African Resources (WAF) veut aider le Burkina Faso à « accroître les recettes publiques issues du développement de nouveaux projets miniers et de projets miniers précédemment fermés ». C’est du moins ce qu’elle indique dans un communiqué du mardi 25 novembre, précisant qu’il s’agit d’une alternative proposée au gouvernement, qui a soumis il y a quelques mois une offre pour détenir 50 % de la mine d’or Kiaka exploitée par la compagnie australienne.
WAF, dont le PDG Richard Hyde s’est récemment rendu au Burkina Faso pour échanger avec des membres du gouvernement burkinabè, n’a pas donné de détails sur la proposition soumise aux autorités.
Lors de la conférence minière Africa Down Under tenue début septembre en Australie, Mamadou Sagnon, le directeur général du cadastre minier burkinabè, avait précisé que la demande adressée à West African Resources pour Kiaka n’était pas une obligation.
Mise en service fin juin 2025, la mine d’or Kiaka est actuellement contrôlée à 85 % par WAF, contre 15 % d’intérêts pour le gouvernement burkinabè. Conformément aux récentes modifications de la législation minière, Ouagadougou a transmis une requête pour acquérir une participation supplémentaire de 35 % dans la mine, a indiqué WAF dans une mise à jour publiée fin août 2025.
La négociation des titres de la compagnie sur la bourse australienne ASX, suspendue depuis cette annonce, est enfin levée.
Selon WAF, le ministre des Mines Yacouba Zabré Gouba a désormais confié à la Société de Participation Minière du Burkina Faso (SOPAMIB) la mission de poursuivre les négociations. Créée en 2024, celle-ci exploite déjà quelques mines d’or au nom du gouvernement qui envisage d’en acquérir d’autres. Impossible de savoir, pour le moment, si la collaboration envisagée par la compagnie australienne concerne des mines déjà exploitées par la SOPAMIB, des projets d’exploration ou encore des mines d’or fermées.
« WAF continuera à collaborer de manière constructive avec la SOPAMIB afin d'identifier les opportunités d'investissement minier qui favorisent la participation nationale, créent des emplois, apportent des avantages sociaux plus importants et libèrent la valeur des ressources minérales du Burkina Faso », indique la compagnie, précisant dans son communiqué que les discussions porteront aussi sur la demande du gouvernement d'acquérir une participation supplémentaire dans la mine d’or Kiaka.
Aucune option n’est donc à écarter pour le moment et il faudra attendre les prochaines mises à jour de l’une ou l’autre des parties pour être fixé sur l’avenir de la mine d’or Kiaka. WAF devra concilier plusieurs intérêts financiers, dont ceux de ses prêteurs (le groupe burkinabè Coris Bank est l’un d’eux), avec la volonté du gouvernement de maximiser les revenus publics générés par son secteur aurifère.
La compagnie, qui exploite aussi la mine d’or Sanbrado au Burkina Faso veut produire 290 000 à 360 000 onces d’or dans le pays en 2025, dont 100 000 à 150 000 onces à Kiaka.
Emiliano Tossou
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