Le Fonds mondial mobilise 11,3?milliards USD sur 18 prévus pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Ce déficit menace des programmes clés, alors que l’organisation injecte jusqu’à 5?milliards USD par an dans des traitements, des moustiquaires et de la prévention, protégeant des millions de vies.
Lors d'une conférence organisée le vendredi 21 novembre en marge du G20 à Johannesburg, le Fonds mondial a mobilisé 11,34 milliards USD pour soutenir la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Un montant inférieur à l’objectif de 18 milliards USD fixé pour la période 2027-2029.
Just Announced: US$11.34 billion raised to sustain the fight against AIDS, TB and malaria, save millions more lives, and strengthen systems for health.
— The Global Fund (@GlobalFund) November 21, 2025
Despite global challenges, the @GlobalFund’s Eighth Replenishment marks a moment of renewed solidarity and resolve –… pic.twitter.com/9NKZaCxeR5
Les États-Unis ont promis jusqu’à 4,6 milliards USD, tandis que plusieurs donateurs importants, dont la France, le Japon et la Commission européenne, n’ont pas annoncé de contribution immédiate, en indiquant qu’ils pourraient en faire ultérieurement. Le Royaume-Uni a confirmé 850 millions de livres (environ 1,1 milliard USD), un engagement en baisse par rapport au montant injecté par Londres au précédent cycle, soit 1 milliard de livres. À l’inverse, des pays comme l’Inde et l’Irlande ont augmenté leur participation, et le secteur privé contribue davantage que lors des cycles précédents.
Organisation internationale créée en 2002 et basée à Genève, le Fonds mondial finance des programmes de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH Sida, de la tuberculose et du paludisme. Il investit jusqu’à 5 milliards USD par an et réunit gouvernements, société civile et secteur privé. Il a été lancé grâce aux contributions initiales de partenaires comme la Fondation Bill & Melinda Gates, et bénéficie depuis 2006 du statut sur les immunités des organisations internationales, conféré par la loi américaine.
Les difficultés de mobilisation de ressources contraignent le Fonds à réduire ses coûts de 20 % en 2026. L'organisation a déjà informé certains pays d’ajustements sur les subventions couvrant la période actuelle. Son directeur, Peter Sands, pense que le contexte suggère la fin du modèle fondé sur une forte dépendance à l’aide extérieure et appelle à une transition maîtrisée vers davantage d’autonomie.
Depuis sa création, le Fonds mondial estime avoir sauvé 70 millions de vies. En 2024, 25,6 millions de personnes ont reçu un traitement antirétroviral contre le VIH, 7,4 millions de patients ont été traités pour la tuberculose, et 162 millions de moustiquaires imprégnées ont été distribuées pour prévenir le paludisme. L’organisation reste aujourd’hui le principal bailleur de fonds mondial dans la lutte contre ces trois maladies.
L’écart entre le montant annoncé et la cible de 18 milliards soulève en effet des questions sur le financement des prochaines étapes, alors que de nouvelles options médicales émergent pour réduire les infections et les décès. Plusieurs acteurs estiment que des engagements supplémentaires, notamment de la part des donateurs n’ayant pas encore communiqué leurs participations, permettraient de maintenir les services essentiels. La structure d’allocation des ressources pourrait évoluer, avec une priorité accrue pour les pays à revenu faible et fortement touchés, et des mécanismes différenciés pour les pays à revenu intermédiaire.
Les décisions à venir détermineront la capacité du Fonds mondial à maintenir son niveau d’intervention et à accompagner les pays dans la réalisation des objectifs de lutte contre les maladies concernées.
Olivier de Souza
Edité par : Feriol Bewa
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