Sous sanctions, le russe Lukoil doit céder une partie de ses actifs internationaux. Les États-Unis surveillent étroitement les discussions pour éviter des perturbations sur des infrastructures énergétiques sensibles.
Le vendredi 14 novembre, Washington a assoupli ses conditions concernant le rachat des actifs internationaux du russe Lukoil, lourdement affecté par les sanctions américaines imposées en octobre, permettant aux entreprises étrangères d’entamer des discussions. Le Trésor a délivré une licence autorisant les négociations jusqu’au samedi 13 décembre, ce qui ouvre un cadre juridique clair pour les acheteurs intéressés.
Cette mesure survient dans un contexte où les sanctions perturbent des actifs représentant environ 0,5 % de la production pétrolière mondiale, soulevant des inquiétudes sur la continuité de certaines infrastructures critiques. Les USA maintiennent cependant des conditions strictes. Aucune transaction définitive ne doit aboutir sans une licence spécifique délivrée par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC). L’exigence principale est la rupture totale entre les actifs cédés et Lukoil.
Les paiements devront être placés sur des comptes bloqués, inaccessibles à la société tant que les sanctions restent en vigueur. Le Trésor affirme que ces règles visent à sécuriser l’approvisionnement énergétique tout en empêchant que le gouvernement russe tire un bénéfice direct de la vente. Washington autorise néanmoins les opérations de Lukoil en Bulgarie jusqu’en avril 2026, après la saisie de la raffinerie de Burgas, et permet aussi les transactions liées au Caspian Pipeline Consortium (CPC), qui transporte environ 1,6 million de barils par jour depuis le Kazakhstan. Ce dernier reste indispensable pour les majors occidentales opérant dans le pays.
Cette ouverture réglementaire est supposée faciliter la mobilisation des acteurs du marché. Carlyle étudie un éventuel rachat et a engagé des démarches pour obtenir une licence américaine préalable à toute due diligence. KazMunayGas et Shell ont également manifesté un intérêt pour certaines unités, alors que le trader Gunvor s’est retiré dans un contexte de tensions avec Washington. Les discussions devraient s’intensifier dans les semaines à venir.
Olivier de Souza
Edité par : Feriol Bewa
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