L’économie bleue désigne l’ensemble des activités économiques basées sur les milieux marins et les eaux douces. Pays côtier d’Afrique de l’Est, le Mozambique veut accélérer la mobilisation des investissements privés dans le cadre de son programme de développement du secteur.
Le Fonds mozambicain pour le développement de l’économie bleue (ProAzul) a lancé le mardi 11 novembre le Compte satellite de l’économie bleue (CSEA), un outil statistique destiné à évaluer la contribution du secteur au PIB. Selon les informations relayées par le média local Club of Mozambique, cet outil vise également à collecter d’autres données économiques sur les activités associées à la mer et aux eaux intérieures.
« Nous sommes convaincus que les données contenues dans le compte satellite de l’économie bleue serviront d’outil de planification et de mobilisation des investissements publics comme privés, et permettront de continuer à maximiser l’utilisation durable des ressources marines et aquatiques, et ainsi d’accélérer la croissance économique du pays », a déclaré la Première ministre, Benvinda Levi.
Cette initiative traduit une volonté d'améliorer la transparence dans les différents secteurs d’activités inclus dans l’économie bleue, de renforcer les capacités nationales de conception de politiques de développement, et d'instaurer un climat de confiance propice à la mobilisation des investissements du secteur privé et des partenaires financiers. L’enjeu est d’autant plus stratégique que le pays cherche à mobiliser des financements d’envergure pour moderniser la filière halieutique.
Le samedi 8 novembre, ProAzul a par exemple annoncé avoir besoin de 900 millions USD pour la réalisation de nouveaux projets. Selon les informations relayées par la presse locale, ce financement permettra entre autres, de soutenir un programme baptisé « MaisPeixe Sustentável », qui vise à améliorer la productivité et les revenus des acteurs de la pêche artisanale tout en accompagnant les petites PME opérant dans la pêche, dans les régions du centre et du nord du pays.
D’après l’Institut océanographique du Mozambique, le pays Est-africain dispose d’un potentiel halieutique estimé à 937?581 tonnes, mais il n’en exploitait que 48,5?%, avec des captures officielles s’élevant à 455?544 tonnes en 2022. Le contraste est encore plus marqué dans le secteur de l’aquaculture, dont le potentiel est évalué à 4,0 millions de tonnes de poissons, mais dont la production effective plafonnait à seulement 5519 tonnes cette année. Ce décalage souligne des marges de progression considérables pour une valorisation durable des ressources aquatiques.
Le gouvernement a décidé d’engager un budget total de près de 88,2 milliards de meticals (près de 1,38 milliard USD) dans la mise en œuvre de sa stratégie de développement de l’économie bleue (EDEA) sur la période 2024-2033. Cette enveloppe est prévue pour soutenir des actions structurées autour de 6 axes prioritaires, notamment la pêche et l’aquaculture, les énergies renouvelables et les industries extractives marines, la préservation du capital naturel et l’économie circulaire, le tourisme et la culture, le transport maritime et les infrastructures portuaires, ainsi que le renforcement de la sécurité maritime.
Stéphanas Assocle
Edité par : Feriol Bewa
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