Le marché kényan de la distribution est le deuxième plus important d’Afrique, derrière celui de l’Afrique du Sud. Dans cette industrie où la concurrence reste intense, Naivas occupe la tête du peloton.
Au Kenya, l’heure est à l’expansion pour le distributeur Naivas. Le groupe, qui domine le secteur, prévoit d’étendre à terme le nombre de ses magasins à 200, contre 111 actuellement. Cette annonce, faite par Andreas von Paleske, directeur général de l’entreprise, et relayée par Bloomberg, vise à consolider sa position sur un marché kényan de la distribution en pleine recomposition.
L’entreprise, qui a prospéré sur les cendres de Nakumatt, autrefois acteur historique et mastodonte aujourd’hui disparu, mise sur la demande croissante des consommateurs dans un contexte d’urbanisation.
« Si l’on observe le rythme d’urbanisation, notamment à Nairobi, la densité des zones résidentielles et le besoin de services de base comme la distribution, je pense que ce nombre pourrait encore augmenter avec le temps [...]. Nous voyons encore beaucoup d’opportunités de croissance sur le marché. De nombreuses zones ne sont pas ou peu desservies par Naivas », explique le dirigeant.
Avec un rythme d’ouverture prévu de dix succursales par an, la compagnie anticipe une croissance moyenne de son chiffre d’affaires comprise entre 10 et 15 %, selon M. von Paleske.
Naivas, qui a séduit ses clients à Nairobi mais aussi dans d’autres villes secondaires comme Kiambu et Malindi grâce à sa promesse de produits à bas prix dans ses magasins physiques et à ses enseignes ouvertes 24 heures sur 24, permettant l’expérience des achats nocturnes, a également pris le virage numérique en 2024 avec le lancement de son application mobile.
Pour son exercice clos le 30 juin 2025, la compagnie a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 21,6 %, à 114,45 milliards de shillings (885 millions $), et un bénéfice net en croissance de 43 %, à 2,45 milliards de shillings (18,4 millions $).
Du côté des observateurs, on note la prudence dans la stratégie d’expansion de la compagnie, qui n’a pas encore envisagé de s’étendre dans d’autres pays d’Afrique de l’Est. Une démarche qui contraste fortement avec celle de Nakumatt, qui avait multiplié les implantations en Ouganda, au Rwanda et en Tanzanie, sur fond d’endettement massif.
Si Naivas ne représente pas encore 1 % du PIB kényan, comme Nakumatt à son apogée, les analystes estiment que le potentiel de croissance de ce marché, deuxième plus important du continent après l’Afrique du Sud, offre un terrain particulièrement favorable à son expansion dans les années à venir.
Espoir Olodo