Au Sénégal, l’arachide est le 1er produit agricole cultivé et celui au plus fort impact socio-économique en zones rurales. Il s’agit aussi de la principale culture exportée.
En 15 ans, l’arachide sénégalaise est passée d’une filière quasi-invisible sur le marché mondial à un produit stratégique courtisé par la Chine. Un changement d'échelle qui illustre l’évolution de la demande internationale, mais surtout des politiques internes.
Dans le pays de la Teranga, le gouvernement a fait le choix de la libéralisation en 2010, en prenant un décret autorisant les exportations sans agrément après plusieurs décennies de contrôle de la commercialisation externe. Cette décision inédite sera renforcée 4 ans plus tard avec la signature d’un protocole d’accord relatif aux exigences phytosanitaires pour l’exportation des graines d’arachide vers la Chine, principal producteur et consommateur de l’oléagineux dans le monde.
Si en 2014, les ventes de produits arachidiers étaient encore dérisoires, tournant à moins de 30 000 tonnes par an avec comme principal client le Vietnam (50 % des volumes), tout change dès 2015. Avec le protocole d’accord, de nombreux importateurs provenant de l’empire du Milieu se ruent sur les stocks sénégalais, ce qui fera exploser les ventes.
La tendance culminera en 2021 avec l'expédition de 336 909 tonnes d’arachides non grillées, dont 97 % vers la Chine, pour une valeur de près de 154,7 milliards FCFA (environ 274 millions USD). Les ventes ont par la suite reculé avec la baisse de la demande internationale et les mauvaises récoltes enregistrées par le pays Ouest-africain.
Voici dans les détails comment ont évolué les exportations d’arachides du Sénégal depuis 2010, d’après les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) compilées par l’Agence Ecofin.
Espoir Olodo
Edité par : Feriol Bewa