La hausse attendue des cours de l’or devrait profiter à plusieurs pays africains tels que le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire où le métal jaune est le principal produit minier exploité.
Le prix de l’or pourrait franchir la barre des 4000 dollars l'once en 2026, sur fond d’augmentation des probabilités de récession aux Etats-Unis dans un contexte de poursuite de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, a estimé la banque américaine JP Morgan dans une note d’analyse publiée le mardi 22 avril 2025.
La banque de Wall Street prévoit désormais que le cours du métal jaune atteigne une moyenne de 3675 dollars l’once d'ici le 4e trimestre 2025, avant de grimper à plus de 4000 dollars d'ici le 2e trimestre 2026, avec des risques d’un dépassement précoce de ces prévisions si la demande dépasse ses attentes.
« Notre prévision d'un prix de l'or se dirigeant vers les 4000 dollars l’once l'année prochaine est étayée par une forte demande d'or de la part des investisseurs et des banques centrales, qui s'élève en moyenne à environ 710 tonnes par trimestre en net cette année », a-t-elle expliqué.
Le prix de l’or au comptant, qui évolue de record en record depuis plusieurs mois, a franchi pour la première fois la barre des 3500 dollars l'once mardi, porté non seulement par les craintes liées à la guerre commerciale entre les USA et la Chine, mais aussi par les tensions entre Donald Trump et le président de la Réserve fédérale américaine (FED) qui ont fait chuter Wall Street.
Le président Trump a menacé récemment de limoger le premier responsable de la FED, qui refuse de faire baisser les taux d'intérêt de l'institution, comme l'exige le locataire de la Maison Blanche.
L’exacerbation de la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, à coup de droits de douane réciproques, pousse les investisseurs à chercher des placements sûrs, notamment l'or. Dans le même temps, le dollar américain a pâti de ces incertitudes, chutant à son niveau le plus bas depuis trois ans par rapport à l'euro.
Historiquement, l'évolution des cours du métal jaune est négativement corrélée à celle des taux d'intérêt. Des taux d’intérêt plus élevés améliorent le rendement de certains produits financiers comme les obligations, détournant les investisseurs du métal le plus précieux, qui ne produit pas d’intérêts et ne génère pas de dividendes. A contrario, la baisse des taux d’intérêt favorise le recul des rendements des obligations, ce qui permet à l’or de retrouver son statut de valeur refuge, surtout dans un contexte de tensions géopolitiques.
JP Morgan a par ailleurs estimé que les prix de l'or pourraient baisser dans deux cas : un éventuel recul de la demande des banques centrales, et une probable résilience de la croissance économique américaine aux impacts négatifs de la guerre commerciale avec la Chine.
Début avril, la banque américaine Goldman Sachs avait de son côté revu à la hausse ses prévisions concernant le prix de l'or à fin 2025, les faisant passer de 3300 à 3700 dollars l'once, tout en notant que dans des « scénarios extrêmes » le métal jaune pourrait vraisemblablement se négocier à près de 4500 dollars l'once d'ici à la fin de l'année en cours.
En Afrique, la hausse attendue des cours de l’or devrait profiter à de nombreux pays pour lesquels ce métal est une source importante de revenus en devises étrangères comme le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Les Etats seront non seulement exposés directement à de potentielles augmentations des bénéfices en tant que détenteurs de parts dans les gisements aurifères, mais engrangeront aussi plus de taxes et de redevances calculées sur la base des bénéfices des compagnies minières.
Walid Kéfi
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