En octobre 2024, l’Arabie saoudite a confirmé son intérêt pour la participation minoritaire que souhaite céder le canadien First Quantum dans ses mines de cuivre en Zambie. Alors qu’aucun accord n’a été signé, l’entreprise saoudienne Manara Minerals pourrait être supplantée par un groupe japonais.

Le groupe japonais Mitsui & Co. a proposé plus d’argent que la compagnie saoudienne Manara Minerals, en vue d’acquérir des parts dans les mines de cuivre détenues par First Quantum Minerals en Zambie. L’information rapportée mardi 19 novembre par Bloomberg illustre la compétition entre les grandes puissances pour le contrôle des minéraux critiques africains.

Selon les détails non officiels disponibles, Mitsui a fait une offre d’environ 2 milliards $ pour obtenir 20 % d’intérêts dans les mines de cuivre Sentinel et Kansanshi. Reuters a rapporté en octobre que l’Arabie saoudite s’intéressait aussi aux actifs avec pour ambition d’acquérir entre 15 % et 20 % d’intérêts dans les deux mines. La valeur de la participation voulue par Manara se situait alors entre 1,5 et 2 milliards $. Robert Wilt, vice-président de Manara Minerals, a ensuite confirmé les négociations avec First Quantum sans donner plus de précisions.

Pour Mitsui et Manara Minerals, il s’agit de sécuriser l’accès à la production de deux des plus grandes mines de Zambie, qui devraient livrer au moins 375?000 tonnes de cuivre en 2024. Cet intérêt pour le cuivre zambien intervient alors que les analystes s’accordent sur une croissance supérieure de la demande mondiale par rapport à l’offre au cours de la prochaine décennie. Selon JP Morgan, un déficit de 4 millions de tonnes de cuivre pourrait apparaitre en 2030, là où l’Agence internationale de l’énergie estime que les mines existantes et en construction ne pourront satisfaire que 80 % des besoins mondiaux d’ici 2030.

Le cuivre n’est pas le seul métal critique intéressant le Japon et l’Arabie saoudite en Afrique. À travers l’agence JOGMEC, Tokyo a ainsi conclu des partenariats visant à sécuriser l’accès aux terres rares en Namibie et au nickel en Tanzanie. L’Arabie saoudite a de son côté signé un accord de coopération minière avec la RDC, premier producteur mondial de cobalt.

Au-delà de ces deux pays, des entreprises de Corée du Sud et des États-Unis rejoignent ces dernières années leurs rivaux chinois, déjà bien implantés dans le secteur minier africain. Bien exploitée, cette ruée vers le continent peut être source d’opportunités pour les pays africains riches en ressources minérales, notamment en matière de transformation locale.

Emiliano Tossou

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