Le Nigéria est le 3ème producteur africain de cacao après la Côte d’Ivoire et le Ghana. Alors que l’Union européenne est la principale destination du cacao nigérian, l’entrée en vigueur de la règlementation du bloc économique relative à la déforestation inquiète les autorités.
Au Nigéria, Abubakar Kyari, ministre de l’Agriculture, a lancé le mardi 8 octobre un Groupe de travail national (NTF) composé d’experts pour s’assurer de la conformité du secteur agricole, à la règlementation de l’UE sur la déforestation (EUDR).
Ladite règlementation prévue pour entrer en vigueur à partir du 30 décembre prochain, interdira en effet l’importation de matières premières agricoles liées à la déforestation comme le café, le cacao ou encore l’huile de palme par les pays du bloc.
Dans un communiqué publié sur son site, le ministère de l’Agriculture a indiqué que la nouvelle task force ainsi constituée a pour mission de coordonner les efforts entre les secteurs public et privé pour mettre en place une approche nationale de l’EUDR. Le mandat du groupe de travail d’expert inclut également la mise en place d’un système de traçabilité dans les chaînes de valeurs cibles, ainsi que la conception d’une stratégie de financement pour assurer la mise en œuvre des exigences de l’EUDR.
Pour le gouvernement nigérian, la conformité à cette règlementation est d’autant plus importante quand on sait que l’UE est un partenaire commercial majeur dans le secteur agricole. Selon les données compilées sur la plateforme Trade map, le bloc économique européen a représenté près de 60 % des expéditions nigérianes en valeurs de cacao et produits dérivés sur le marché international qui ont généré plus de 758 millions $ de recettes en 2023.
D’après les données du ministère de l’Agriculture, le cacao fournit par ailleurs environ 80 % des recettes issues des exportations agricoles à destination de l’UE. En dehors du cacao, les autres produits agricoles associés à la déforestation et expédiés vers le bloc économique sont le caoutchouc, le soja et le bois.
Rappelons que la Commission européenne a proposé le mercredi 2 octobre le report d’un an de l’entrée en vigueur de l’EUDR. Cette proposition, si elle est approuvée par les États membres et le Parlement européen, offrirait un délai supplémentaire au Nigéria pour mieux se préparer.
Stéphanas Assocle
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