
Le marché réagit à des inquiétudes croissantes sur l’approvisionnement mondial du métal rouge, dans un contexte marqué par des perturbations minières et par les craintes de nouvelles mesures commerciales américaines.
Les prix du cuivre ont franchi un nouveau cap sur le London Metal Exchange (LME), s’approchant du seuil de 13 000 dollars la tonne, rapporte Bloomberg lundi 29 décembre. Selon l’agence, le cuivre a progressé jusqu’à 6,6 % pour atteindre 12 960 dollars la tonne à Londres dans la matinée, ce qui représente sa plus forte hausse intrajournalière depuis 2022.
Sur l’ensemble du mois de décembre, le métal affiche une tendance haussière. Cette progression est attribuée à plusieurs facteurs parmi lesquels l’anticipation par le marché d’éventuels droits de douane américains sur le cuivre raffiné. En prévision de ces mesures, non encore actées, des négociants ont accru les expéditions de métal vers les États-Unis, ce qui a contribué à réduire les stocks disponibles dans le reste du monde. Sur le marché américain, les contrats à terme sur le Comex s’échangeaient à des niveaux supérieurs à ceux du LME.
L’information intervient alors que les analystes du groupe financier américain Citigroup ont indiqué en début de mois que le prix du cuivre pourrait passer la barre des 13 000 dollars la tonne d’ici le deuxième trimestre 2026. « Nous sommes convaincus que le cuivre dispose d’un potentiel haussier jusqu’en 2026, soutenu par plusieurs facteurs favorables, notamment un environnement fondamental et macroéconomique progressivement plus porteur », avaient-ils déclaré, en prédisant une hausse de 2,5 % de la consommation mondiale finale l’an prochain.
Ces prévisions sont partagées par Gregory Shearer, responsable de la stratégie métaux de base et métaux précieux chez J.P. Morgan. « Dans l'ensemble, nous pensons que ces dynamiques uniques, mêlant inventaires disloqués et perturbations aiguës de l’offre minière, installent un cadre résolument haussier pour le cuivre et suffisent à propulser les prix au-delà de 12 000 dollars la tonne au premier semestre 2026 », a-t-il déclaré.
Il faut rappeler que l’approvisionnement mondial de cuivre inquiète les observateurs du marché depuis quelques incidents survenus cette année. A titre d’illustration, en mai, la compagnie Ivanhoe, active en RDC sur l’un des plus grands projets au monde, a rapporté un incident sismique qui l’a fait réduire ses objectifs de production pour 2025 et 2026. De même, un glissement de terrain à Grasberg en Indonésie, deuxième plus grande mine de cuivre au monde, a obligé Freeport McMoRan à réduire de 35 % sa production prévue en 2026.
Louis-Nino Kansoun
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