
Avec cette opération, Aspen cherche à tourner la page d’une période financièrement difficile et à se repositionner sur des marchés pharmaceutiques à plus forte croissance, alors que la concurrence mondiale s’intensifie sur les traitements innovants.
Le groupe pharmaceutique sud-africain Aspen Pharmacare a annoncé, ce lundi 29 décembre, la cession de la majorité de ses activités en Asie-Pacifique, hors Chine, pour un montant d’environ 1,6 milliard de dollars, dans le cadre d’une stratégie visant à réduire son endettement et renforcer sa structure financière.
Les actifs concernés seront repris par le fonds de capital-investissement australien BGH Capital pour 2,37 milliards de dollars australiens, a précisé Aspen dans un communiqué. L’opération porte notamment sur des activités implantées à Hong Kong, Taïwan, en Malaisie et aux Philippines, ainsi que sur les filiales historiques en Australie et en Nouvelle-Zélande, premières implantations du groupe hors d’Afrique du Sud.
Selon Aspen, la région Asie-Pacifique représentait 18 % de son chiffre d’affaires annuel et 26 % de son résultat opérationnel de base sur l’exercice clos le 30 juin 2025. Le groupe affirme ne pas avoir initialement envisagé une telle cession, mais avoir revu sa position après l’évaluation d’une offre non sollicitée jugée attractive.
« Cette transaction est alignée avec nos objectifs stratégiques et constitue une proposition convaincante pour le groupe et ses actionnaires », a déclaré le directeur général d’Aspen, Stephen Saad, assurant que les conditions d’emploi actuelles des salariés concernés devraient être maintenues.
La cession doit permettre au laboratoire de recentrer ses activités sur des segments jugés prioritaires, notamment la production de médicaments à base de GLP-1, très recherchés dans le traitement du diabète et de l’obésité. Aspen est notamment partenaire du laboratoire américain Eli Lilly pour la commercialisation de son traitement vedette Mounjaro, utilisé contre le diabète et également prescrit pour la perte de poids.
Le groupe sud-africain mène parallèlement un plan de restructuration de ses sites de production de médicaments stériles en France et en Afrique du Sud, afin de réduire ses coûts dans un contexte de pressions opérationnelles accrues.
En septembre, Aspen avait annoncé une perte annuelle de 1,1 milliard de rands (environ 66 millions de dollars), liée notamment à d’importantes dépréciations d’actifs et à des litiges contractuels autour de produits à base d’ARN messager.
Fiacre E. Kakpo
