
En 2024, le Zimbabwe a introduit une nouvelle monnaie nationale adossée à l’or. Pour la soutenir, les autorités ont renforcé les réserves de change, grâce notamment aux achats d’or auprès des mineurs, dont certains sont tenus de verser une partie de leurs redevances en métaux précieux.
Le Zimbabwe prévoit de poursuivre en 2026 ses achats d’or et d’autres métaux précieux afin de renforcer ses réserves de change et soutenir la stabilité du ZiG, la monnaie nationale. C’est l’annonce faite dimanche 28 décembre par le gouverneur de la Banque centrale du Zimbabwe (Reserve Bank), John Mushayavanhu (photo).
Introduit en avril 2024, le ZiG représente actuellement environ 40 % des transactions quotidiennes au Zimbabwe et s’appuie sur un adossement à des réserves en devises, principalement sous forme d’or. Pour soutenir ce dispositif, la Banque centrale accumule des réserves à travers des achats directs d’or, mais aussi via les livraisons issues du secteur minier, les compagnies étant tenues depuis fin 2022 de régler la moitié de leurs redevances sous forme de métaux précieux qu’elles produisent.
Dans une tribune publiée dans le Sunday Mail, le gouverneur explique que cette stratégie sera prolongée afin d’atteindre à terme un niveau équivalent à trois à six mois de couverture des importations. M. Mushayavanhu note que les réserves de change du pays ont atteint 1,1 milliard de dollars à mi-décembre 2025, contre 276 millions de dollars en avril 2024, ce qui correspond à environ 1,2 mois d’importations.
« La Banque centrale accorde une grande importance et s'engage à garantir que le ZiG soit toujours et à tout moment soutenu par des réserves de devises étrangères adéquates, principalement sous forme d'or », a souligné le gouverneur de la Reserve Bank of Zimbabwe.
Ces éléments ont pu peser dans la décision du ministre des Finances Mthuli Ncube de renoncer à relever immédiatement le taux de redevance sur l’or à 10 % en 2026, contre 5 % actuellement, et à plutôt attendre que le prix du métal atteigne 5000 dollars l’once (actuellement environ 4500 dollars l’once). Alors que le pays dépend fortement des flux d’or alimentant les réserves de la Banque centrale, une hausse de la fiscalité aurait pu inciter les mineurs artisanaux, qui représentent la majeure partie de la production nationale, à se détourner des circuits officiels au profit du marché parallèle.
La stratégie de la Banque centrale fait écho aux observations récentes du Fonds monétaire international (FMI), qui souligne que les réserves de change demeurent limitées et que la confiance des marchés dans la durabilité de la stabilisation macroéconomique reste fragile. Selon l’institution, la croissance économique du Zimbabwe devrait atteindre 6 % en 2025, portée par une bonne campagne agricole, des prix de l’or historiquement élevés et des transferts soutenus de la diaspora, avant de ralentir à 4,6 % en 2026. Le FMI appelle, dans ce contexte, à la poursuite des réformes du cadre monétaire et de change.
Emiliano Tossou
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