
Le site industriel détenu à hauteur de 35% par l’Etat s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de développement d’une industrie militaire nationale, qui prévoit la mise en place d’un écosystème complet intégrant fournisseurs locaux, sous-traitants qualifiés, centres de maintenance, instituts de formation et laboratoires d’innovation.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye (photo) a inauguré, le mardi 16 décembre, une usine d’assemblage de véhicules militaires tactiques, dans le cadre d’un partenariat avec la Corée du Sud, pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur pour l’équipement de ses forces armées.
Détenue par l’Industrie sénégalaise de véhicules militaires (ISEVEM), l’usine a été implantée à Diamniadio, une nouvelle ville située à environ 30 kilomètres à l'est de la capitale Dakar. Elle aura une capacité de production annuelle de 1 000 véhicules.
Outre l’assemblage des véhicules, le site industriel intègre des programmes de formation et de transfert de technologies destinés aux ingénieurs et techniciens sénégalais, couvrant l’assemblage, le contrôle qualité, les essais et la maintenance, a indiqué l’agence de presse officielle APS, sans préciser l’identité du partenaire sud-coréen et le montant de l’investissement.
L’usine, qui représente la première unité industrielle publique-privée dédiée à l’assemblage de véhicules pour les forces de défense et de sécurité, constitue le premier pas sur le chemin du développement d’une industrie militaire nationale au Sénégal. Son capital est détenu à hauteur de 35% par l’Etat, via le Fonds souverain d’investissements stratégiques du Sénégal (FONSIS).
« L’ouverture de l’usine de l’Industrie sénégalaise de véhicules militaires (ISEVEM) relève avant tout d’un choix stratégique, et non d’une simple décision industrielle, s’inscrivant dans une vision d’innovation et de souveraineté assurée pour le Sénégal », a déclaré le président Faye lors de la cérémonie d’inauguration du site qui s’est déroulée en présence du ministre des Forces armées, Birame Diop.
Le chef de l’Etat a également indiqué que la création d’une industrie de défense nationale répond à « l’impératif de la réduction de la dépendance structurelle du pays vis-à-vis de l’extérieur » pour l’équipement des forces armées, dans un contexte de fragilité accrue des chaînes d’approvisionnement mondiales liée aux turbulences géopolitiques.
« Cette dépendance peut constituer une vulnérabilité stratégique susceptible de compromettre la liberté d’action et l’autonomie de décision de l’État », a-t-il souligné, indiquant que l’usine implantée dans la zone industrielle de Diamniadio constitue la première pierre d’une ambition industrielle plus large, appelée à structurer un écosystème complet intégrant fournisseurs locaux, sous-traitants qualifiés, centres de maintenance, instituts de formation et laboratoires d’innovation.
Walid Kéfi
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