La Fondation Aliko Dangote promet 690 millions $ pour l’éducation au Nigeria

Publié le 12/12/2025

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, abrite le plus grand nombre d’enfants non scolarisés au monde, selon l’UNICEF. Dans un tel contexte, le renforcement des investissements dans l’éducation est vital pour préparer une main-d’œuvre qualifiée et soutenir une croissance économique durable.

Au Nigeria, la Fondation Aliko Dangote a annoncé, mercredi 10 décembre, qu’elle dédierait 1 000 milliards de nairas (689 millions $) au développement de l’éducation sur la prochaine décennie.  

Cette enveloppe, équivalente à environ 30 % du budget fédéral consacré à l’éducation en 2025 (3 520 milliards de nairas, soit 2,4 milliards $), devrait permettre à l’organisme à but non lucratif de toucher 45 000 élèves dès 2026, et à terme près de 1,33 million d’étudiants.

Selon les détails rapportés par Bloomberg, la Fondation compte prioriser dans ses interventions l’éducation des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STEM) ainsi que la scolarisation des filles et la formation des enseignants.   

« Nous ne pouvons pas laisser les difficultés financières étouffer les rêves de nos jeunes [...] Ce n’est pas seulement de la charité. C’est un investissement stratégique dans l’avenir du Nigeria. Chaque enfant que nous maintenons à l’école renforce notre économie. Chaque étudiant que nous soutenons réduit les inégalités », explique Aliko Dangote (photo), président de la fondation éponyme.

Ce soutien financier dont le calendrier de déploiement n’a pas été révélé est attendu comme une bouffée d'oxygène pour le secteur nigérian de l’éducation qui connaît plusieurs défis. En effet, le pays le plus peuplé d’Afrique compte le plus grand nombre d’enfants non scolarisés de la planète, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

« Avec une population d’environ 224 millions d’habitants, dont 110 millions d’enfants (63 % ayant moins de 25 ans), le système éducatif du pays peine à offrir un enseignement de qualité à grande échelle. Un enfant sur cinq en âge d’aller à l’école primaire (10,5 millions, soit 25,6 %) n’est pas scolarisé, et les filles représentent 60 % de ces enfants non scolarisés », soulignait l’organisme onusien en février dernier sur son site web.  

Dans un tel contexte, les appels se multiplient pour un accroissement des investissements pour améliorer le capital humain et fournir une main-d’œuvre qualifiée au marché de l’emploi dont l’effectif s’étoffera dans les prochaines années avec une population juvénile en croissance.  

Dans son dernier rapport pays 2025 intitulé « Making Nigeria’s Capital Work Better for its Development », la Banque africaine de développement (BAD) a notamment plaidé pour des partenariats entre les secteurs public et privé pour mobiliser le financement nécessaire à un enseignement de qualité et à la modernisation des programmes scolaires.

« Mettre l’accent sur l’enseignement technique et professionnel et sur les disciplines STEM peut combler le déficit de compétences et stimuler l’innovation. Les réformes doivent garantir des méthodes d’enseignement actualisées, des infrastructures adéquates et une collaboration entre les acteurs du secteur. En développant des compétences pratiques et entrepreneuriales, le Nigeria peut créer une main-d’œuvre dynamique, capable de transformer les défis en opportunités et de soutenir une croissance économique durable », a ajouté l’institution financière.

Espoir Olodo