
Le Gabon signe un partenariat pour protéger 34?000?km² de forêts. Le plan mobilise 180?millions de dollars, répartis entre fonds publics et internationaux. Il prévoit de nouvelles aires protégées, la lutte contre le braconnage et le développement de l’écotourisme.
Le gouvernement gabonais, avec le soutien de bailleurs internationaux, met en place un programme décennal de conservation visant à préserver la biodiversité et renforcer l’économie verte dans le bassin du Congo. A cet effet, les parties ont signé un accord pour financer la protection de 34?000 km² de forêts tropicales. Le programme combine 94 millions de dollars de financements externes, provenant notamment du Global Environment Facility (GEF) et du Bezos Earth Fund, et 86 millions de dollars de contributions publiques sur dix ans.
Le plan dénommé «?Gabon Infini?» prévoit la création de nouvelles aires protégées, la lutte contre le braconnage des éléphants et le développement de l’écotourisme. Il repose sur le modèle Project Finance for Permanence (PFP), qui conditionne le versement des fonds à la mise en œuvre de réformes environnementales gouvernementales.
Le Gabon joue un rôle écologique stratégique dans le bassin du Congo. Ses forêts, qui couvrent 90?% du territoire, hébergent plus de la moitié des éléphants de forêt d’Afrique restants ainsi qu’une population notable de gorilles des plaines de l’Ouest. Le projet vise à porter la surface forestière protégée de 15?% à 30?%, renforçant la résilience de l’écosystème et de l’économie locale.
Cette initiative fait suite à un précédent «?debt-for-nature swap?» de 500?millions de dollars pour la préservation côtière, signé en 2023 et qui souligne l’importance des mécanismes financiers innovants pour la conservation.
Lors de la COP30, plusieurs pays européens et institutions multilatérales ont annoncé, dans le cadre de ce qui a été appelé l’Appel de Belém, une enveloppe de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans pour soutenir la gestion durable du bassin du Congo, qui concerne également des pays comme le Cameroun, le Congo, la RDC, la Centrafrique et la Guinée équatoriale. Ce financement soutiendra les technologies, formations et partenariats pour freiner la déforestation et promouvoir une gestion durable.
Olivier de Souza
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