Énergies renouvelables : l’Afrique subsaharienne n’a capté que 2,3 % des investissements mondiaux en 2024

Publié le 18/11/2025

Année après année, la part de l’Afrique subsaharienne dans les financements mondiaux destinés aux énergies renouvelables reste marginale et en deçà de ses besoins. La région abrite pourtant environ 16 % de la population mondiale, avec des besoins énergétiques croissants. 

En 2024, l’Afrique subsaharienne n’a capté que 2,3 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables. Dans une région où 590 millions de personnes restent sans électricité, l’écart entre le flux d’investissements et les besoins demeure ainsi important. C’est ce que constate le rapport « Global landscape of energy transition finance 2025 » publié en novembre par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), qui indique que les investissements dans le renouvelable dans la région sont passés de 14 milliards USD en moyenne entre 2022 et 2023 à seulement 18 milliards USD en 2024. 

Ce niveau d’investissement demeure insuffisant malgré un potentiel énergétique important et des besoins urgents. Un statu-quo qui s'explique en partie par des coûts de financement élevés, l’insuffisance des réseaux de distribution et la fragilité financière de nombreuses compagnies publiques. Le document souligne aussi le contraste entre ce déficit d’investissement et des ambitions élevées. Sur la base de leurs contributions déterminées publiées, les pays d’Afrique subsaharienne prévoient en effet d’installer au moins 120 GW de capacités renouvelables supplémentaires d’ici 2035.

Environ 61 % de cet objectif dépend de financements extérieurs, d’un transfert de technologies et d’un renforcement des compétences. Les besoins rien que pour les technologies nécessaires sont estimés dans le rapport à 129 milliards USD, dont 77 milliards devraient provenir de sources internationales. 

Dans le monde, les investissements mondiaux dans le renouvelable ont atteint 807 milliards USD en 2024, en hausse 22 % par rapport à la moyenne annuelle de 2022-2023. Malgré cette dynamique, les volumes restent insuffisants pour tripler la capacité globale d’ici 2030 selon l’IRENA. Le solaire photovoltaïque est la seule technologie dont la valeur des investissements se rapproche des besoins identifiés dans le scénario 1,5 °C, grâce à la baisse continue des coûts et au soutien politique observé dans de nombreux pays.

Alors que la COP30 se déroule au Brésil, il est plus que jamais temps pour l’Afrique subsaharienne de parler d’une seule voix pour défendre ses intérêts et sécuriser des financements à long terme, indispensables pour atteindre ses objectifs énergétiques.

Abdoullah Diop

Edité par : Feriol Bewa