Bénin : de nouvelles dispositions dans la Constitution

Publié le 17/11/2025

A cinq mois de la présidentielle d’avril 2026 au Bénin, l’Assemblée nationale a approuvé une révision de la Constitution qui instaure un Sénat et porte à sept ans la durée des mandats électifs, y compris celui du président de la République.

L’Assemblée nationale du Bénin a adopté dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 novembre 2025, une nouvelle révision de la Constitution de 1990. Le changement le plus significatif concerne le mandat présidentiel, porté à sept ans, renouvelable une seule fois.

La réforme instaure également un Parlement bicaméral avec la création d’un Sénat. Cette chambre aura pour mission de réguler la vie politique, de veiller à l’unité nationale, à la sécurité publique et à la paix, indique-ton. Elle pourra se prononcer sur les lois votées par l’Assemblée nationale, demander une seconde lecture des projets législatifs et intervenir dans des situations jugées critiques pour la stabilité de l’État. 

Le Sénat sera composé de membres de droit, incluant les anciens présidents de la République, de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle, ainsi que les chefs d’État-major des forces de défense et de sécurité. Des membres nommés compléteront cette liste, désignés par le président de la République et le président de l’Assemblée nationale, sans dépasser un cinquième du total des membres. La taille de la chambre devrait se situer entre 25 et 30 sénateurs et des limites d’âge ont été prévues pour garantir le renouvellement des instances.

Les mandats des députés et des conseillers communaux passent également à sept ans, renouvelables. Toute démission d’un député de son parti entraînera désormais la perte automatique de son siège, dans le but de limiter le nomadisme politique. L’ensemble de ces dispositions entrera en vigueur à partir des élections générales de 2026.

La réforme n’a pas fait l’unanimité au Parlement béninois. Elle a été adoptée par 90 voix pour et 19 contre, après une prise en considération validée par 87 voix contre 22. Sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées. Certains saluent une réforme stabilisatrice. D’autres dénoncent la durée du mandat présidentiel et mettent en garde contre une concentration de pouvoir et un Sénat peu démocratique, dont la majorité des membres ne seront pas élus.

Le Bénin a une réputation favorable en matière de gouvernance et de stabilité politique. Dans son rapport 2025 sur l’évaluation des politiques et des institutions (CPIA), la Banque mondiale lui attribue un score de 3,9 sur 6, parmi les meilleurs de l’Afrique de l’Ouest, reflétant la qualité de la gestion économique et la continuité institutionnelle. Le Fonds monétaire international (FMI) souligne la résilience de l’économie béninoise face aux chocs externes et la solidité des réformes budgétaires et sociales.

Notons que la prochaine élection présidentielle au Bénin est prévue pour avril 2026. A cet effet, deux duos de candidats sont qualifiés : celui de la majorité présidentielle composé de Romuald Wadagni (président) et de Mariam Chabi Talata (vice-présidente), et celui du parti FCBE porté par Paul Hounkpè et Rock Judicaël Hounwanou.

Ingrid Haffiny (stagiaire)

Edité par M.F. Vahid Codjia