Cobalt : 6 ans après, l'EGC mieux placée que jamais pour remplir sa mission de régulation en RDC 

Publié le 15/11/2025

En novembre 2019, la RDC annonçait la création d’une nouvelle entreprise dans le secteur minier, dédiée à la formalisation de l’exploitation artisanale du cobalt. Entre blocages institutionnels et défis opérationnels, la société n’a cependant pas encore réussi à imposer son monopole.

En République démocratique du Congo, l’Entreprise générale du cobalt (EGC) a annoncé cette semaine la production de 1000 tonnes de cobalt provenant de l’exploitation artisanale et entièrement traçables, une première pour cette société créée en novembre 2019. Ce succès vient consacrer les efforts qu'elle fournit depuis plusieurs mois pour exercer le monopole légal que lui confère l’État sur l’achat et l’exportation du cobalt produit par les mineurs artisanaux congolais.

Ce premier stock de cobalt artisanal traçable survient en effet après presque six années de blocages qui avaient empêché l’EGC d’entrer en opération. Le monopole annoncé à sa création a été contesté sur le plan institutionnel et rendu inopérant, faute de sites d’exploitations, notamment en raison d’un différend avec Huayou Cobalt à la mine Kasulo. À ces obstacles se sont ajoutées l’absence de zones sécurisées pour accueillir les coopératives, l’impossibilité d’acheter le minerai aux mineurs et l’incapacité d’imposer des normes d’approvisionnement responsable.

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La trajectoire s’est infléchie depuis 2024, lorsque la Gécamines a attribué cinq carrés miniers à l’EGC. Cela s’est accompagné en février, d’une suspension totale des exportations de cobalt en février 2025. Cette décision visant initialement à réduire l’excédent mondial pour faire remonter les prix, a offert à l’EGC un atout supplémentaire : elle est devenue la seule entité autorisée à exporter du cobalt d’origine artisanal en RDC. 

Le secteur emploie entre 1,5 et 2 millions de personnes dans le pays, et représente entre 15 et 30 % de la production nationale de cobalt. Cette part a cependant baissé au cours des derniers mois à cause de la chute des prix, et ne représentait plus que 2 % l’année dernière, estime le Cobalt Institute. Il faudra voir quels effets la montée en puissance de l’EGC a sur la production du secteur, mais aussi sur la qualité de vie et de travail des mineurs artisanaux, qui peinent à vivre décemment des revenus de cette activité. 

Emiliano Tossou 

Edité par : Feriol Bewa 

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