Vin : une production annoncée en hausse pour 2025, mais sans éclat

Publié le 13/11/2025

Dans les annales, 2024 restera comme l’année de la plus faible production mondiale de vin depuis plus de 60 ans. Après cette année noire, les industriels affichent un optimisme prudent.

En 2025, la production mondiale de vin devrait se situer entre 228 et 235 millions d’hectolitres (mhl), avec une estimation moyenne de 232 mhl, a annoncé l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) dans un communiqué publié le 12 novembre.

Selon l’institution basée à Dijon en France, ce niveau médian représente une hausse de 3 % par rapport au volume historiquement bas de 2024, tout en demeurant inférieur à la moyenne des cinq dernières années. Les conditions climatiques défavorables ont encore pesé sur la reprise, à commencer par l’Union européenne (UE), qui concentre 60 % de la production mondiale.

Dans la zone, le volume a légèrement progressé de 2 %, atteignant 140 mhl, mais ce chiffre resterait, s’il se confirme dans les prochaines mises à jour de l’OIV, le deuxième plus bas niveau depuis le début du XXI? siècle.

« Les producteurs ont de nouveau été confrontés à des conditions météorologiques contrastées, allant de la sécheresse et des épisodes de chaleur à des excès de pluie et des tempêtes localisées, entraînant des rendements inégaux et une pression persistante sur la santé des vignes », souligne l’OIV dans ses perspectives.

À l’exception de l’Italie, qui tire son épingle du jeu et consolide sa place de premier producteur mondial en 2025 (47,4 mhl, +8 %), et des États-Unis, quatrième producteur avec une offre en hausse (21,7 mhl, +3 %), les deux autres membres du quatuor de tête voient leur production reculer : la France (–1 % à 35,9 mhl) et l’Espagne (–6 % à 29,4 mhl).

Dans l’hémisphère Sud, la production a repris des couleurs, enregistrant une croissance de 7 %, portée par les fortes hausses observées au Brésil (+38 %), en Nouvelle-Zélande (+32 %), en Afrique du Sud (+16 %) et en Australie (+11 %), compensant ainsi les reculs enregistrés au Chili et en Uruguay.

Si 2025 marquera la troisième année consécutive de baisse de l’offre par rapport à la moyenne quinquennale, l’OIV y voit toutefois un signe encourageant pour l’équilibre du marché, dans un contexte de demande atone, de tensions commerciales et de recul de la consommation en Chine.

« Une faible production peut être très difficile pour les producteurs individuels et les régions... mais, d’un point de vue macroéconomique, c’est un élément positif, car cela permet de s’assurer que la production et la consommation sont plus ou moins alignées », a expliqué John Barker, directeur général de l’OIV, à Reuters.

Espoir Olodo