
Le bassin de Ghadamès est considéré comme l’une des zones pétrolifères onshore les plus prolifiques du territoire libyen. Bien qu’il demeure largement inexploré, la société pétrolière publique libyenne et le groupe algérien Sonatrach y ont découvert plusieurs gisements.
La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé dans un communiqué publié le mardi 4 novembre, une découverte de pétrole et de gaz dans le bassin de Ghadamès, une région située au Nord-ouest du pays près de la frontière avec l’Algérie, et considérée par les experts comme l’une des zones pétrolifères onshore les plus prolifiques en Libye.
Cette découverte a été réalisée par l’Arabian Gulf Oil Company (AGOCO), filiale de la compagnie publique, sur le puits H1-NC4. « La production quotidienne du puits est estimée à environ 4675 barils de brut par jour (b/j), ainsi qu'à environ 2 millions de pieds cubes de gaz » révèle la NOC, indiquant qu’elle détient le projet à 100%.
La société avait aussi annoncé le jeudi 23 octobre la reprise des forages d’exploration d’hydrocarbures dans le bassin de Ghadamès, par le groupe pétrolier algérien Sonatrach. Des forages interrompus en mai 2014 « en raison de l'instabilité de la situation sécuritaire à l'époque ». En février 2013, le ministère libyen du Pétrole et du Gaz avait fait état d'une découverte d’hydrocarbures sur le champ opéré par Sonatrach dans le bassin, les premières études révélant que le gisement pouvait produire 8200 barils de pétrole brut et 1700 m3 de gaz naturel par jour.
En mai 2023, la NOC annonçait aussi la découverte d’un gisement d’or noir dans le bloc 4/82 qu'elle détient à hauteur de 89,5 %, contre 10,5% pour la compagnie pétrolière russe Tatneft. La Libye possède de fait les plus grandes réserves de pétrole prouvées en Afrique (48 milliards de barils), mais sa production de brut a été largement perturbée par l’instabilité politique et sécuritaire consécutive à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
À ce jour, ce pays d’Afrique du Nord compte deux autorités rivales : le gouvernement d'union nationale (GUN) libyen basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et un exécutif parallèle basé à Benghazi et acquis au chef de guerre Khalifa Haftar qui contrôle de larges pans du territoire. Le gouvernement de Tripoli a adopté début 2025 un plan de relance du secteur des hydrocarbures, soutenu par des investissements évalués à entre 3 et 4 milliards USD. Dans ce cadre, le pays a lancé son premier appel d’offres pétrolier en 17 ans, une initiative perçue par les analystes comme un signal de réouverture aux investissements étrangers.
Walid Kéfi
Edité par : Feriol Bewa
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