Algérie : Sonatrach et le saoudien Midad Energy scellent un partenariat de 5,4 milliards $

Publié le 14/10/2025

Conclu entre la compagnie nationale algérienne et Midad Energy, l’accord traduit l’ouverture de l’Algérie à de nouveaux partenaires étrangers pour développer son potentiel pétrogazier, dans un contexte d’investissements massifs et de volonté affichée de souveraineté industrielle.

Sonatrach a annoncé, le lundi 13 octobre 2025, la signature d’un contrat de partage de production d’un montant estimé à 5,4 milliards $ avec la société Midad Energy North Africa, filiale du groupe saoudien Midad Energy. L’accord concerne l’exploration et le développement d’hydrocarbures dans le bassin d’Illizi, dans le sud-est de l’Algérie, une zone frontalière avec la Libye considérée comme à fort potentiel.

Selon les détails relayés par la presse internationale, le contrat s’étend sur 30 ans, avec une option de prolongation de dix années supplémentaires. Il comprend une phase d’exploration de sept ans entièrement financée par le partenaire saoudien, pour un montant évalué à 288 millions de dollars. À terme, les investissements devraient, selon les prévisions de Sonatrach, permettre une production cumulée d’environ 993 millions de barils équivalent pétrole, dont 125 milliards de m³ de gaz commercialisable et 204 millions de barils d’hydrocarbures liquides (GPL et condensats).

Cet accord intervient dans un contexte où l’Algérie multiplie les partenariats internationaux pour soutenir sa production et moderniser ses infrastructures énergétiques. Le pays a annoncé début octobre un plan d’investissement de 60 milliards de dollars sur la période 2025–2029, dont 80 % seront consacrés à l’exploration et à la production des hydrocarbures.

Il y a quelques jours au salon NAPEC 2025, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a réaffirmé l’ambition d’une production « 100 % algérienne » à moyen terme dans le secteur pétrogazier. Comme l’a précédemment rapporté Agence Ecofin, Sonatrach pilote dans ce sens un programme de 7 milliards $ destiné à accroître la capacité nationale de raffinage et de pétrochimie, avec comme objectif d’augmenter la part des hydrocarbures transformés localement de 32 % à 50 % d’ici 2030.

La question qui se pose est de savoir comment cette ambition de souveraineté industrielle sera concrétisée alors que les partenariats étrangers continuent de se multiplier. Avant l’accord avec Midad Energy, Sonatrach a attribué en juillet dernier à la société chinoise Jereh Oil & Gas Engineering un contrat d’environ 855 millions de dollars pour la construction d’une station de compression et la pose de nouvelles conduites de gaz dans le champ de Rhourde Nouss. En février, un contrat de 850 millions de dollars portant sur le développement et l’exploration d’hydrocarbures avait été signé avec une autre entreprise chinoise, Sinopec. Toujours cette année, un contrat de 1,35 milliard $ a été annoncé entre Sonatrach et la société italienne Eni pour l’exploitation du champ de Zemoul El Kbar.

Louis-Nino Kansoun

Edité par M.F. Vahid Codjia

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