L’aboutissement de l’offre publique d’achat de Canal+ sur MultiChoice marque un tournant dans la consolidation du paysage audiovisuel africain. L’opération confère au groupe français un contrôle quasi total sur l’un des principaux acteurs de la télévision payante du continent.
Canal+ et MultiChoice Group ont annoncé ce lundi 13 octobre 2025 les résultats définitifs de l’offre publique obligatoire lancée par le groupe français sur les actions qu’il ne détenait pas encore dans son homologue sud-africain.
Selon le communiqué, Canal+ détiendra environ 94,39 % du capital de MultiChoice à l’issue de l’opération, un niveau d’acceptation qui dépasse 90 % des autres actionnaires. Conformément à la législation sud-africaine, Canal+ engagera prochainement la procédure dite de « squeeze-out » visant à acquérir les actions restantes et à faire du sud-africain une filiale à 100 %.
D’après le même document lu par Agence Ecofin, cette étape précédera le retrait de MultiChoice de la Bourse de Johannesburg, sous réserve des autorisations réglementaires, et l’introduction secondaire de Canal+ elle-même sur cette place financière. La société, déjà cotée à Londres depuis décembre 2024, affirme que cette démarche vise à garantir aux investisseurs sud-africains un accès direct à un acteur mondial des médias et du divertissement tout en confirmant son engagement à long terme sur le continent.
Selon Maxime Saada, président du directoire de Canal+, cette double opération concrétise l’engagement pris lors du lancement de l’offre d’achat en 2024 et consacre le rôle central que le groupe entend jouer en Afrique. L’intégration de MultiChoice et de Canal+ est désormais engagée, les orientations stratégiques et les synergies attendues devant être présentées au premier trimestre 2026, précise encore la direction.
Cette annonce intervient trois semaines après que la multinationale sud-africaine a déclaré que toutes les conditions suspensives à l’offre de 35 milliards de rands (environ 2 milliards $), avaient été levées. L’offre est devenue inconditionnelle le 19 septembre, ouvrant la voie au règlement effectif et aux premiers paiements aux actionnaires début octobre. Le processus, approuvé par les autorités de concurrence sud-africaines en mai et validé par le Tribunal de la concurrence en juillet, se conclut donc dans les délais annoncés.
Fondé en 1985 et contrôlant notamment la plateforme DStv, le groupe MultiChoice conserve une position dominante sur le marché de la télévision payante, malgré une érosion de sa base d’abonnés estimée à 3,7 millions entre 2023 et 2025. Selon les données de Digital TV Research, Canal+, MultiChoice et StarTimes regroupent à eux trois près de 90 % du secteur. Le calendrier exact du retrait de MultiChoice et de la cotation secondaire de Canal+ à Johannesburg n’a pas encore été précisé.
Louis-Nino Kansoun
Edité par M.F. Vahid COdjia
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