Placé en garde à vue dans une affaire d’atteinte aux biens publics, l’ancien Premier ministre malien se retrouve au cœur d’une procédure judiciaire qui intervient dans un climat politique tendu et marqué par un durcissement contre l’opposition.
L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga (photo), a été placé en garde à vue le mardi 12 août par la brigade du Pôle national économique et financier, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons d’atteinte aux biens publics, révélés par un rapport du Vérificateur général.
Selon les propos de son avocat, Me Cheick Oumar Konaré, rapportés par les médias locaux, M. Maïga avait déjà été auditionné une première fois le vendredi 1er août. Convoqué de nouveau ce mardi pour être confronté à d’anciens collaborateurs, il a attendu plusieurs heures avant que les enquêteurs ne lui notifient sa garde à vue. Celle-ci concerne également son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, ainsi que trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature.
L’ancien chef du gouvernement, nommé en 2021 par la transition dirigée par le général Assimi Goïta, a été limogé en novembre 2024 après avoir critiqué la prolongation de la transition militaire et l’exclusion des civils des instances de décision. Figure du mouvement M5-RFP (Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques), qui avait contribué à la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, Choguel Maïga s’était ensuite éloigné de la ligne du régime militaire.
Cette arrestation intervient dans un climat politique marqué par un durcissement contre l’opposition, sur fond d’arrestations de militaires accusés de complot et de militarisation accrue du pouvoir. Le Mali reste par ailleurs confronté à une crise sécuritaire persistante depuis 2012, aggravée par une situation économique difficile.
Charlène N’dimon
Édité par : Ubrick Quenum
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