
Avant la suspension des opérations en janvier 2025, la mine d’or Loulo-Gounkoto au Mali était l’un des plus gros contributeurs à la production de Barrick, avec 723 000 onces produites en 2024. La mine est depuis juin 2025 sous le contrôle d’un administrateur provisoire nommé par la justice locale.
Barrick Mining a enregistré 4,79 milliards de dollars de revenus aurifères au premier semestre 2025, en hausse de 13,5 % en glissement annuel. Ce résultat annoncé lundi 11 août intervient alors que la compagnie canadienne compose depuis mi-janvier sans pouvoir compter sur le complexe aurifère Loulo-Gounkoto au Mali. Barrick a vendu 1,52 million d’onces d’or au cours des six premiers mois de l’année, un volume en baisse de 18 % sur un an.
La mine, détenue à 80 % par Barrick et à 20 % par l’État malien, a vu ses opérations suspendues après le blocage des exportations et la saisie d’un stock d’or par le gouvernement. A la demande des autorités, la justice malienne a validé en juin la réouverture du site, mais a nommé un administrateur provisoire, entraînant la perte de contrôle de Barrick et la déconsolidation de l’actif dans ses comptes. La compagnie a ainsi enregistré une perte comptable de 1,03 milliard de dollars.
Malgré ces difficultés, Barrick a enregistré une hausse de ses revenus grâce à la flambée historique des prix de l’or. Dans ses résultats du deuxième trimestre, publiés ce lundi, la compagnie indique un prix moyen de vente de 3099 dollars l’once pour le premier semestre 2025, contre 2213 dollars un an plus tôt. Le métal jaune, qui bénéficie de tensions géopolitiques et d’une demande soutenue pour les actifs refuges, a franchi à nouveau le seuil des 3500 dollars l’once début août, alors que des analystes de la firme canadienne Fidelity prédisent 4000 dollars l’once d’ici fin 2025.
Si cette envolée compense pour l’instant la perte de Loulo-Gounkoto, le risque demeure pour les opérations au Mali. La compagnie reste tributaire du cours élevé de l’or pour maintenir la croissance de ses revenus, alors qu’aucun signe de sortie de crise n’apparaît dans ses relations avec Bamako. La procédure engagée devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) pourrait durer plusieurs années et l’un des permis miniers de Barrick au Mali expire en 2026.
Emiliano Tossou
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