
Le projet Nayega est porté par l’État togolais et opéré avec l’appui technique de Keras Resources. Depuis plusieurs années, le pays ouest-africain, essentiellement actif dans la production de manganèse, fonde sur cet actif des espoirs de diversification de ses revenus miniers.
Au Togo, le projet de manganèse de Nayega débutera ses activités minières d’ici la fin juin 2025, avec un traitement du minerai prévu à partir de juillet 2025, selon une annonce faite par Keras Resources, partenaire technique du projet.
Selon les détails publiés la semaine dernière, la production démarrera à un rythme mensuel de 4000 tonnes de manganèse vendable sur les trois premiers mois (à compter de juillet), avant d’être porté à 8000 tonnes par mois.
L’annonce intervient alors que l’État togolais, désormais seul propriétaire via la Société Togolaise de Manganèse (STM), entend capitaliser sur ce minerai critique, utilisé dans l’industrie des batteries et de la mobilité électrique.
Keras, ancien propriétaire de l’actif, a en effet signé en 2023 un accord de coopération avec l’État, en vertu duquel elle percevra une rémunération équivalente à 1,5 % du chiffre d’affaires brut généré par la mine de Nayega, en échange de services de conseil pendant une durée de trois ans. L’accord prévoit également le versement d’une rémunération équivalente à 6 % du chiffre d’affaires brut issu des ventes de minerai de Nayega, en contrepartie de services de courtage (appui à la commercialisation du minerai). Cette rémunération liée aux services de courtage sera versée pendant une période qui prendra fin lorsque l’un des deux seuils suivants sera atteint : soit un volume total de 900 000 tonnes de minerai de manganèse enrichi aura été produit et vendu, soit une durée de 3,5 années se sera écoulée — selon l’échéance qui surviendra en premier.
Si les nouvelles prévisions se concrétisent, il s’agirait d’une importante avancée pour le Togo, longtemps cantonné à l’exportation de phosphates, dans sa stratégie de diversification de son portefeuille extractif. Selon les estimations relayées par le site Togo First, le secteur minier représentait 1,15 % du produit intérieur brut et 17,5 % des exportations totales du pays.
Les réserves minérales de Nayega estimées à 8,5 millions de tonnes devraient assurer une durée d’exploitation de 11 ans, selon une précédente estimation datant de 2019.
Ayi Renaud Dossavi
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