En mars 2024, Moody’s relevait la note de la Côte d’Ivoire à Ba2, plaçant le pays au 2e rang des crédits en Afrique subsaharienne, aux côtés de l’Afrique du Sud. Malgré les défis électoraux, Fitch estime que la nation éburnéenne maintiendra sa stabilité, soutenue par une croissance et des réformes solides.
Le vendredi 31 janvier 2025, Fitch Ratings a confirmé la note de la Côte d’Ivoire à BB- avec une perspective stable, malgré les incertitudes socio-politiques liées à l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025. Selon l’agence, cette note reflète « une croissance solide, une gestion budgétaire rigoureuse et des politiques macroéconomiques bien ancrées », caractérisées par une faible inflation et un partenariat étroit avec le FMI.
La présidentielle à venir constitue un moment clé pour la stabilité politique et sociale du pays. Bien que l’historique de violences post-électorales, notamment en 2010-2011, souligne la fragilité du contexte politique, Fitch anticipe que tout affrontement potentiel restera limité et ne compromettra ni la croissance économique ni les efforts de consolidation budgétaire. L’agence estime que les réformes économiques devraient se poursuivre sans interruption majeure et que la continuité des politiques sera assurée.
Sur le plan économique, la Côte d’Ivoire continue de s’illustrer par une performance remarquable. La croissance économique estimée à 6,1% en 2024 devrait s’accélérer à 6,5% à moyen terme, dépassant largement la médiane des pays notés BB, fixée à 3,8%. Cette progression s’explique par des investissements publics ambitieux, une diversification accrue dans les secteurs de l’or et du pétrole, ainsi qu’une politique macroéconomique stable.
Fitch salue aussi les efforts de consolidation budgétaire menés par le gouvernement ivoirien. Pour 2024, le déficit budgétaire est estimé à 4% du PIB conformément aux objectifs nationaux, grâce à une mobilisation accrue des recettes. Le ratio impôts/PIB devrait progresser de 0,5 point par an d’ici 2028, soutenu par des réformes fiscales telles que la rationalisation des exemptions et une meilleure administration.
Malgré ces atouts, des défis subsistent. Le revenu par habitant reste faible par rapport aux pairs de la catégorie BB, la gouvernance est encore perfectible et la stabilité politique demeure fragile. Cependant, la gestion rigoureuse des finances publiques permet d’envisager une baisse de la dette publique, stabilisée à 58% du PIB en 2024, et à 52,7% d’ici 2026.
Enfin, le renforcement des réserves internationales de la BCEAO, passées de 15,9 milliards USD fin 2023 à 21,4 milliards USD en décembre 2024, constitue un signal positif d’après Fitch. Cette amélioration soutenue par les mesures du FMI et la hausse des prix du cacao, renforce la résilience économique de la Côte d’Ivoire dans un contexte électoral sensible.
Moutiou Adjibi Nourou
Edité par : Feriol Bewa