Liberté d’Internet en Afrique : Afrique du Sud, Ghana et Kenya en tête... (rapport)

Publié le 21/10/2024

Pour diverses raisons, certains gouvernements prennent des mesures drastiques à l’encontre des internautes. En Afrique, ces pratiques sont tout aussi courantes mais certains pays font au mieux pour ne pas oppresser leur population à cause de leur militantisme en ligne.

L’Afrique du Sud (74), le Ghana (65) et le Kenya (64) arrivent en tête du classement africain de la liberté d’Internet. C’est ce qu’a indiqué un nouveau rapport publié le mercredi 16 octobre par Freedom House, une organisation américaine qui milite pour l’expansion de la liberté dans le monde.

Le document, intitulé « Freedom On The Net 2024: The Struggle For Trust Online », mesure le niveau de liberté d'Internet de chaque pays sur la base d'une série de questions méthodologiques. « Cette méthodologie est élaborée en consultation avec des experts internationaux afin d'appréhender le vaste éventail de questions relatives aux droits de l'homme en ligne », explique le rapport.

Les obstacles à l'accès, les limites sur le contenu et les violations des droits des utilisateurs sont les points évalués pour établir le classement susmentionné. Freedom House considère les pays ayant obtenu une note comprise entre 100 et 70 comme « libres », ceux dont le score s’est établi entre 69 et 40 sont « partiellement libres » et les autres ayant obtenu moins de 40 « ne sont pas libres ».

Sur les 17 pays évalués en Afrique, seule l’Afrique du Sud avec ses 74 points sur 100 est considérée comme libre. La nation arc-en-ciel occupe la 17e place mondiale devant l’Argentine (71). En ce qui concerne le Ghana et le Kenya, ils appartiennent à la catégorie des pays « partiellement libres ». A l’autre extrémité du classement, le Rwanda (36), l'Egypte (28), le Soudan (28) et l'Ethiopie (27) sont considérés comme les pays les moins libres du continent.

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Source : Freedom House 

Il faut souligner que dans 16 des 17 pays africains analysés, des internautes ont été arrêtés, emprisonnés ou détenus en représailles à leur discours en ligne et dans 9 des 17, des internautes ont été agressés physiquement ou tués en représailles à leur discours et à leur militantisme en ligne. « Au Soudan, l'armée régulière et les forces paramilitaires rivales de soutien rapide ont mené une répression brutale contre les journalistes, les militants et les utilisateurs ordinaires d'Internet qui rendaient compte de la guerre civile de manière neutre ou partageaient des informations sur les violations des droits de l'homme », ajoute Freedom House.

Cette « absence de liberté » se traduit également par des coupures volontaires d'Internet et des restrictions d’accès aux réseaux sociaux. En 2023, 10 pays d'Afrique subsaharienne ont eu recours à ces pratiques, causant des pertes économiques estimées à environ 1,74 milliard $, selon la plateforme britannique spécialisée Top10VPN.

91,37 % de ce montant, soit 1,59 milliard $, sont attribués à l’Ethiopie, où le gouvernement a utilisé la coupure d'Internet en raison des tensions avec les milices dans la région d’Amhara. « La liberté de l'Internet a été particulièrement limitée dans les pays en proie à un conflit armé : les autorités du Soudan et de l'Éthiopie ont invoqué la situation en matière de sécurité pour justifier l'interruption de la connectivité à l'Internet et la répression des journalistes en ligne », ajoute l’organisation.

Adoni Conrad Quenum

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